Terrorisme : Il y a 20 ans, le GIA assassinait les Pères Blancs de Kabylie

Redaction

Samedi, l’Algérie commémorait une bien triste date. Celle de l’assassinat de quatre religieux de la communauté des Pères blancs de la circonscription de Tizi Ouzou par le GIA le 27 décembre 1994. Deux journées ont été organisées en leur mémoire pour se rappeler de ce tragique évenement qui fait écho à l’histoire des moines de Tibéhirine.

Ils s’appelaient Jean Chevillard, Charles Deckers, Alain Dieulangard et Christian Chessel. Deux jours après la messe de Noël, en représailles à la mort des quatre membres du commando tués dans un assaut du GIGN lors du détournement du l’avion d’Airbus le 24 décembre 1994, à Marseille, le groupe islamique armé a ôté la vie à ces hommes de paix et d’amour. C’est en Kabylie, dans leurs presbytères de Tizi-Ouzou que les Pères blancs ont perdu la vie.

Samedi, l’Algérie, en présence du wali Abdelkader Boughazi, des ambassadeurs de Belgique et d’Allemagne et du père José Maria Cantal (communauté des Pères blancs en Algérie et Tunisie), a rendu hommage à la mémoire des quatre religieux qui « ont transcendé les différences pour faire de la diversité un facteur d’enrichissement mutuel » selon les propos du wali, lors d’une cérémonie au cimetière chrétien de Tizi-Ouzou. Une stèle a été inaugurée en leur mémoire, et une exposition s’est tenue dans la bibliothèque de la chapelle des Pères blanc à Tizi-Ouzou.

Le père José Maria Cantal a déclaré :  » ma visite dans ce pays m’a fait comprendre que l’Algérie est un pays d’amour et de compréhension qui a une capacité à vivre ensemble » avant de poursuivre « et partout où je serai, je témoignerai de cela ». Le wali de Tizi-Ouzou a rappelé quant à lui que « les défunts, admirés et aimés de tous, ont consacré leur vie ici-bas à secourir les faibles et démunis où qu’ils soient, à être présents auprès de l’enfant, de la femme et de l’homme en détresse ou en difficulté. A Tizi Ouzou, terre d’accueil et d’hospitalité, tolérante et généreuse, à laquelle ils étaient si attachés, les pères disparus ont partagé avec les enfants du pays des moments de bonheur, des souvenirs, des peines et des valeurs faites d’humanisme, de don du soi, de respect de l’autre ».

Après l’assassinat des quatre religieux, une foule immense d’habitants, croyants ou non, s’était rassemblée par milliers afin de se rendre aux funérailles. L’émotion fut immense ce jour là, des cris de douleurs émanaient de la foule. 20 ans plus tard, l’Algérie se souvient et rend hommage.