Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a vigoureusement défendu hier la loi controversée, adoptée à l’initiative de son parti issu de la mouvance islamiste, qui impose de nouvelles restrictions à la consommation d’alcool en Turquie.
« L’alcool est la source de nombreuses affections (…) nous avons proposé cette loi pour nos jeunes, pour offrir (au pays) des générations saines, conscientes de leurs valeurs », a dit M. Erdogan devant les députés du Parti de la justice et du développement (AKP).
L’Assemblée nationale turque a adopté vendredi un projet de loi limitant la consommation, la vente et la publicité des boissons alcoolisées, qui a suscité de nombreuses critiques dans la presse libérale et une partie de la population turque qui ont dénoncé une atteinte à la liberté individuelle. « Depuis les dix ans que nous sommes au pouvoir, nous ne sommes jamais intervenus contre les modes de vie », a affirmé le chef du gouvernement, un musulman pratiquant qui ne fume ni ne boit. « Cette disposition n’est pas une interdiction, elle ne vise pas les modes de vie », a-t-il insisté en réponse à ceux qui l’accusent régulièrement de vouloir « islamiser » la société turque.
Depuis 2002, le gouvernement turc a adopté une série de mesures destinées à réduire la consommation d’alcool, notamment en le taxant. « De telles législations existent partout dans le monde, a justifié M. Erdogan, nous ne voulons pas d’une génération qui titube jour et nuit sous l’emprise de l’alcool. » Selon une récente étude de l’Institut national de la statistique turc (TurkStat), 85 % de la population turque ne consomme pas d’alcool.