Une question de légitimité

Redaction

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La commission de Bensaleh a entamé les consultations avec les partis politiques en prévision de la révision de la Constitution tel qu’annoncé par le Président Bouteflika. Cette démarche a démarré du mauvais pied. Outre le choix contestable et contesté de son président et de son assistant, la commission Bensaleh sera boycottée par les principaux partis de l’opposition, le RCD et surtout le FFS que le pouvoir a tenté de séduire pour accorder une crédibilité à la démarche du Chef de l’Etat.

Ainsi, les consultations pour un changement de système de gouvernance se feront sans la participation des principaux militants du changement, ce qui est déjà un échec. Le pouvoir a encore opté pour la facilité en enclenchant un processus de réforme en se contentant d’y associer des partis dits «majoritaires» mais sans réelle légitimité.

Le FLN vit une crise organique handicapante, son chef est contesté, le RND subit de plein fouet les conséquences de l’impopularité de son SG, le MSP joue et rejoue sans cesse la carte de la schizophrénie et le reste des partis politiques ne peut même pas justifier d’un SMIG de représentativité populaire.

Pire encore, le pouvoir a décidé d’associer aux consultations des partis qu’il refuse d’agréer, signe d’une incohérence flagrante. Difficile dans ses conditions de croire à la bonne volonté du régime qui vise, vraisemblablement, à changer mais en gardant toujours le pouvoir de décision sur tout ce qui s’en suivra.

La commission Bensaleh manque de légitimité tout comme ceux qui y participeront. D’où la nécessité pour le pouvoir de devoir, aujourd’hui ou un autre jour, procéder de façon différente pour remettre le pays sur les rails de l’Histoire. Et du moment que toute la crème politique du pays semble souffrir d’un déficit chronique en matière de représentativité, la Constituante reste l’unique alternative à une vraie réforme.

Seules des personnalités élues réellement par le peuple peuvent se targuer d’avoir la légitimité de légiférer pour lui.

Ali B.