Selon de récentes statistiques avancées par le réseau Wassila de lutte contre les violences à l’égard des femmes et des enfants, seulement 10% des victimes de ce fléau dangereux qui gangrène notre société, portent plainte contre leur agresseur. Elles sont pour la majorité des cadres occupant des postes de responsabilité, des médecins et des avocates.
Anéanties par les violences constamment subies par leurs époux, ces femmes décident de se rendre au commissariat le plus proche pour déposer plainte et en finir avec un vécu cauchemardesque qui a longtemps duré. A ce propos, Nabila, 32 ans, médecin raconte comment son époux violent et alcoolique la battait pour un oui ou un non. «Je me sentais détruite à chaque fois qu’il me battait, que je devais camoufler les séquelles de ses coups, le matin, en utilisant du make-up. Mes collègues se doutaient de mon calvaire, car impossible de cacher les bleus sur mon visage ni la déprime dans mon regard. Face à mon silence, mon mari a poussé le bouchon trop loin cette fois en me tabassant devant sa mère qui éprouvait du plaisir à me voir souffrir. Heureusement que je n’avais pas encore eu d’enfants avec lui. J’ai décidé de le dénoncer et de réclamer le divorce. Je ne pouvais plus continuer à souffrir en silence», témoigne-t-elle.