L’ex-Chef du Gouvernement, Sid Ahmed Ghozali, a accusé clairement «une partie du régime» d’être responsable de l’assassinat de l’ex-Président algérien Mohammed Boudiaf. «C’est connu, j’ai décidé de démission du Gouvernement après la mort de Boudiaf. Ceux qui n’étaient pas convaincus du choix de Boudiaf à la tête de l’Etat sont derrière cet assassinat», lâche Ghozali, dans un entretien publié par «Waqt El Djazaïr».
C’est la première fois qu’un ex-responsable algérien, ayant gouverné durant l’ère Boudiaf de surcroît, conteste ouvertement la version officielle qui plaide «l’acte isolé». «Après l’assassinat de Boudiaf, j’ai décidé de démissionner. A l’époque, j’avais rédigé une lettre explicative de quatre pages dans laquelle j’explique beaucoup de choses à propos de l’assassinat de Boudiaf et les raisons de mon retrait. Cette lettre n’a jamais été publiée par nos médias», précise SAG.
Ce dernier a aussi évoqué l’arrêt du processus électoral en 1992 : «Si j’avais su que l’Algérie déboucherait sur la situation actuelle, je n’aurais jamais encouragé l’arrêt du processus électoral lorsque le FIS l’avait remporté. A l’époque, je croyais que cet arrêt éviterait à l’Algérie de tomber sous la botte d’un régime autocratique. (…) Aujourd’hui, je me rends compte que le régime actuel est pire que les islamistes. Je ne regrette rien parce que j’étais convaincu que le régime retiendrait la leçon. (…) Mais je suis surpris de constater que l’Algérie va de mal en pis», martèle Ghozali.
Ali B.