4e mandat de Bouteflika : faites de la politique et pas de la « chitta » !

Redaction

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Les récentes déclarations d’Amar Ghoul et d’Amar Saïdani ne font que confirmer ce que l’on avait constaté : les politiciens algériens sont aux abois. Le fond culturel et la base électorale des « chiattines », les obséquieux,  tendent à s’unifier.  Aucun programme politique n’est mis en exergue excepté celui de l’excès de zèle. Un zèle généralisé et systématique qui fait office d’idéologie.

Devant cette évolution dramatique, les chefs de plusieurs partis algériens perdent leur bon sens, quand ce n’est pas leur dignité, et s’adonnent à des innovations tactiques chaque jour un peu plus contradictoires.  Un constat s’impose. Des hommes politiques comme Amar Saïdani, Louiza Hanoune, Amara Benyounès ou Amar Ghoul  sont en train de de devenir le syndic de liquidation du patriotisme, de l’espoir d’une démocratie algérienne et de la  « dignité républicaine ». Voici quelques jours,  Amar Saïdani, le nouveau patron du FLN, défend tel un fayot les décisions d’Abdelaziz Bouteflika lors du dernier remaniement ministériel sans le moindre esprit critique. Et pourtant, le chef de l’Etat a puni le FLN en se débarrassant de cinq ministres issus de ses rangs. Cette terrible sanction n’a aucunement ému Saïdani. Celui-ci se complaît dans la contradiction et se contente uniquement de transformer le FLN en une machine mise à la disposition et à la gloire d’un seul homme : Bouteflika.

Bouteflika, encore lui, est le Dieu des Dieux. Et tout le monde tente de le servir avec comme motivation ce rêve de recueillir à la fin une quelconque récompense. Preuve en est, Amar Ghoul oublie toute règle de bienséance et se livre à un exerce dithyrambique que même les poètes arables les plus dociles des siècles passés n’auraient pu l’accomplir avec autant de dextérité. « L’Algérie a grandement besoin de la perspicacité, de la diplomatie et de l’expérience du président de la République, Abdelaziz Bouteflika », a dit lundi l’ancien ministre des Travaux publics lors d’une conférence de presse conjointe avec le secrétaire général du parti du Front de libération nationale (FLN), Amar Saâdani.  Abdelaziz Bouteflika a-t-il besoin d’Amar Ghoul pour faire valoir sa perspicacité ? Certainement pas. Avec son oeuvre et son parcours, Bouteflika n’a nullement besoin d’un secrétaire particulier qui parle en son nom pour louer ses mérites. Mais Amar Ghoul, en tant que président d’un parti politique, ne serait-il pas mieux inspiré à  nous parler de sa propre perspicacité ? Certainement oui.

Mise à part la défense de l’Islam et des traditions musulmanes de la société algérienne, le TAJ, le parti de Ghoul, ne présente aucune vision économique sérieuse ou cohérente. Aucune stratégie électorale clairvoyante et clairement identifiable par les Algériens. A quoi sert ce parti ? La question trouve rapidement une réponse lorsqu’on voit avec quelle servilité les militants de ce parti prépare le tapis rouge pour un quatrième mandat de Bouteflika. Il en est ainsi du MPA, le PT, FLN et autres partis réduits ces dernières années à des simples cercles de réflexion de bas étage. Leur mission n’est pas de débattre, étudier les préoccupation des citoyens, les transmettre aux responsables de l’Etat, travailler sur un plan de développement économique, etc. Non, leur mission se résume en un seul mot : la « chitta » ! Ce mot algérien aussi célèbre que « hogra » décrypte magnifiquement bien les travers de la scène politique algérienne.  « Il est dangereux d’être trop zélé », a dit Hamlet, le célèbre personnage de Shakespeare.

Ce conseil, nos politicards ne pourraient jamais le prendre au sérieux, ni le comprendre d’ailleurs. Et pour cause, beaucoup d’entre eux n’ont jamais lu Shakespeare…