L’Algérie est plus que jamais dans l’œil du cyclone à cause du conflit libyen. Cette fois, c’est carrément sa sécurité qui est mise en danger par toute une série d’événements qui secouent la région.
Malmenée diplomatiquement par un groupuscule de rebelles libyens qui n’affichent toujours pas clairement leur visée, l’Algérie a d’autres soucis à se faire. Au sud-est et à l’Est du pays, la situation devient plus que problématique. L’Armée algérienne qui s’est toujours concentrée sur les frontières avec le Mali et le Niger, se retrouve devant une situation inédite, appelée à sécuriser tout le flanc Est du pays, sur des milliers de kilomètres. Une mission quasi impossible.
En Libye, Aqmi se gave. Elle y trouve un terrain propice pour le recrutement de mercenaires, de trafiquants et des laissés-pour-compte des opérations de l’Otan. El Kadhafi a aussi ouvert les portes de ses armureries à qui veut bien l’aider. L’artillerie lourde coule à flot et la nébuleuse terroriste n’hésite pas à se servir.
Elle se redéploie aussi dans l’espace déserté par l’armée libyenne et créé ainsi une zone de repli et une base arrière qui compliquera d’avantage les missions antiterroristes de l’Armée algérienne. A ceci, il faut certainement ajouter la possibilité de voir l’Otan, ou un de ses membres, s’installer durablement près de nos frontières, avec tout ce que cela suppose comme conflits politiques.
L’Algérie doit absolument repenser sa stratégie de défense et opter pour un peu plus d’offensive militaire et diplomatique. Elle doit aussi apprendre que le monde de 2011 a imposé l’ingérence comme seul moyen de prévention et que, de part son statut, toute la région de l’Afrique du Nord doit devenir son pré-carré.
L’Algérie de 2011 doit aussi et surtout, se réconcilier avec elle-même et emprunter le chemin du changement pacifique tant qu’il est encore temps. Car toute la force armée d’un pays ne pourra jamais se substituer à la force que procure la légitimité populaire.
Agissez, avant qu’il ne soit trop tard.