Bouteflika, cette ambulance sur laquelle tout le monde tire

Redaction

Le problème de l’Algérie se résume en un seul mot : Bouteflika ! Oui, c’est Abdelaziz Bouteflika qui détient entre ses mains tous les malheurs de l’Algérie. Voici le tableau que de nombreux « opposants » ne cessent de nous dresser depuis des années.

Un tableau obscur et sinistre qui ne demande, toutefois, aucun génie ni ne relève d’aucun mérite puisqu’il tire son origine d’une lapalissade commune. Et maintenant que Bouteflika est malade, on crie au scandale et on exige la destitution d’un chef d’Etat qui est, lui-même, invisible depuis presque 3 ans.  Depuis le début de son troisième mandat à la tête de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika n’a jamais cessé de s’illustrer par son absence. Son état de santé a suscité les spéculations les plus extravagantes alors que même les esprits les plus simplistes ont compris que Bouteflika n’est plus capable de gouverner. Ses éclipses mystérieuses, ses disparitions soudaines de la scène politique et ses discours rarissimes ont confirmé depuis longtemps ce constat dressé unanimement par les Algériens. Des Algériens qui réclament, aujourd’hui, une véritable alternative et des plans d’actions sérieux pour sortir leur pays de l’ornière.

Mais face à cette exigence, la classe politique algérienne ne s’est guère montrée à la hauteur. Nos politicards et nos observateurs soi-disant avertis continuent à nous assommer avec des lectures populistes qui n’apportent aucun éclairage à l’opinion publique. Certaines figures qui occupent jour et nuit la scène médiatique nous chantent, d’ailleurs, depuis des années la même et sempiternelle chanson : le bilan de la présidence de Bouteflika est catastrophique ! Quelle évidence ! Faut-il être économiste ou sociologue diplômé d’une grande école occidentale pour arriver à cette conclusion ? Certainement pas. Que le bilan de Bouteflika ne prête pas matière à des réjouissances, c’est là une réalité connue et reconnue par tous les Algériens. Mais que faut-il faire pour remédier à cette réalité et remettre l’Algérie sur les rails du changement ? A cette question, en revanche, personne nous n’apporte ne serait-ce que le début d’une réponse claire et précise. Le changement, en Algérie, tout le monde le réclame. Mais qui veut le porter et comment le concrétiser ? A ce niveau, peu d’opposants font bonne figure car les carences de leur discours sont criantes. Leur malhonnêteté est criante aussi. Malhonnêtes parce qu’ils veulent nous faire croire que seul Bouteflika incarne le régime dans ce qu’il a de plus filou et abject en Algérie. Malhonnête parce qu’ils tentent de dissimuler l’hétérogénéité du système politique algérien et la multitude de ses centres de décision. Malhonnêtes parce qu’ils tirent sur une ambulance et ne disposent, eux-mêmes, d’aucun projet politique ou économique concret.

L’opposition ne se résume aucunement à semer la confusion dans les esprits des Algériens. Une confusion savamment entretenue aussi par la presse nationale qui gonfle à son tour le ballon des rumeurs les plus folles. Mort, au coma, malade, non il s’est rétabli, la santé de Bouteflika ne résoudra jamais les problèmes des Algériens. Qu’on arrête donc de réduire toutes les misères du pays à la seule maladie de Bouteflika. Il est devenu maladif  de rythmer la vie de l’Algérie par les problèmes de santé d’un Président de la République.  Il est devenu malheureux que notre pays subisse un état d’aphasie exceptionnel à cause d’un débat byzantin d’une inutilité extrême. Oui Bouteflika, il va mourir. Il va mourir parce qu’il est un être humain et non pas un immortel sorti d’un récit mythologique grec ou romain. Finalement ce terrible drame humain souligne avant tout l’impuissance des Algériens, opposants ou partisans de l’ordre établi, à imaginer des réformes structurelles nécessaires pour donner une nouvelle impulsion à leur pays moribond.

 

 

 

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