Le monde entier clame son indignation face au terrible sort réservé à Gaza la martyre. Les enfants et les femmes de cette région du monde paient chaque heure, un lourd tribut à cause de leur résistance farouche à l’envahisseur israélien qui veut effacer leur existence de la surface de cette terre. Pour la énième fois, l’armée israélienne bombarde et assassine une dizaine de civils palestiniens en quelques heures. Bouleversée par ces crimes atroces, la communauté internationale crie au scandaleet fait part de sa colère.
Dans plusieurs pays à travers le monde, la rue s’embrase et des manifestations populaires se sont ébranlées de plusieurs places dans de nombreuses capitales mondiales. A Paris, Le Caire, Tunis, et plusieurs autres capitales, les sociétés civiles se mobilisent et viennent au secours des enfants et des femmes de Gaza. Et à Alger que s’est-il passé ? Et bien rien ! C’est le calme plat. Mis à part une condamnation officielle des autorités, rien à signaler ! Les Algériens sont, certes, accrochés à leurs télés pour suivre en direct un massacre perpétré contre un peuple dont ils se disent proches et solidaires. Mais leur solidarité s’arrête à leurs canapés puisqu’aucun de nos compatriotes n’a osé sortir dans la rue pour dire «ne laissons pas Israël commettre un nouveau crime contre l’humanité à Gaza». Le désintérêt semble donc être général et les Algériens assistant dans l’indifférence aux souffrances endurées par nos frères palestiniens pour lesquels l’Algérie du 1er Novembre 54 est, tout de même, un exemple à suivre et une source intarissable de valeurs et d’idéaux révolutionnaires.
Mais là où le bât blesse, c’est l’attitude honteuse de nos partis politiques et de nos organisations de masses. Aucune de ces structures censées guider et orienter l’opinion publique ne s’est réveillée de sa torpeur pour exprimer sa solidarité avec le peuple palestinien. Aucune de ces instances n’a appelé à un mouvement de soutien ou à une campagne de dons pour secourir les blessés et les traumatisés de Gaza. Le seul souci de ces partis et associations est d’investir le terrain pour arracher les votes des électeurs qui leur permettront de jouir des privilèges de la responsabilité. Mais la responsabilité dicte des devoirs. Et le premier de ces devoirs est de manifester sa solidarité avec une cause juste et avec un peuple oppressé qui lutte pour sa liberté, comme ce fut le cas naguère, lorsque l’Algérie arrachait son Indépendance des griffes du colonialisme…
Abderrahmane Semmar