Gardez vos conseils

Redaction

Il y a des moments comme ça où l’on a l’impression que ce fameux monde moderne passe à côte de la plaque et de l’Histoire. Les Occidentaux,
que l’on sait soucieux, à leur façon, du respect des droits de l’Homme et des expressions populaires, ont fini par réagir à la «manifestation» de la CNCD samedi dernier.

Bien qu’usant chacun de son style, toutes les Capitales étaient néanmoins unanimes dans leur condamnation de la «répression» des manifestants. En Algérie, on se sent quand même « flatté » par l’intérêt que nous accorde la Communauté internationale, bien qu’on pense qu’il aurait fallu l’exprimer en
1954, en 1973, pendant les années 90 et tout récemment en 2009, mais mieux vaut tard que jamais.

Seulement voilà, le bien-pensant monde occidental risque d’avoir, encore une fois, tout faux. Il a déjà prouvé toute son incapacité à comprendre ce bout du monde qui se trouve en bas de chez lui et les exemples de la Tunisie et de l’Égypte sont édifiants dans ce sens. Cette incapacité n’est pas le résultat d’une quelconque incompétence dans l’analyse mais juste la conséquence d’une panique et d’un effet de surprise qui aura pris de court
l’étroitesse de leur stratégie d’asservissement des peuples.

Face à la gronde de leur opinion publique bien sincère, les dirigeants européens et américains ont senti la pression monter et ont cru bon se rattraper
en surfant sur le cas algérien. Ça risque d’être un autre bide, non pas parce que l’Algérie n’a pas besoin de changer, mais juste parce que les Algériens l’ont décidé il y a de cela 25 ans.

On aimerait bien dire que l’Algérie, c’est l’Egypte et que l’Algérie c’est la Tunisie. On aimerait bien dire aussi que Bouteflika c’est Ben Ali et c’est
Moubarak. Mais ce n’est pas le cas, hélas. L’Algérie a besoin de changement, oui mais d’un autre changement. Il est inutile de s’entêter à calquer les exemples régionaux sur nous. Bouteflika doit partir, tout comme le DRS, les partis politiques, l’opposition, Ali Benhadj et les importateurs de sucre.

Seulement, ce sont les Algériens qui décideront de la date de l’événement et non pas les quelques révoltés de circonstance qui ont rejoint la CNCD en route, les chancelleries étrangères ou n’importe quel opportuniste de passage.

Ali B.