Ténues, sont les raisons qui encouragent aujourd’hui à l’optimisme en Algérie. En revanche, les raisons ne manquent pas pour entamer l’enthousiasme des plus optimistes d’entre nous en ce début de l’année 2009.
Le théâtre d’ombres qui se joue à la tête de l’Etat, à travers une parodie d’élections « démocratiques » pour les présidentielles dont l’issue est un secret de Polichinelles, n’amuse personne.
Pis, il ajoute de l’eau au moulin des désillusions du passé et à venir.
Il n’y a pas si longtemps, l’Algérie pouvait s’enorgueillir du titre de l’unique pays arabe où l’alternance au pouvoir existait. Une alternance à l’algérienne, bien évidemment : C’est-à-dire faire du neuf à partir du vieux.
Mais, c’était quand même une petite victoire arrachée de haute lutte, que la révision de la Constitution a réduit en cendres. Quelle parfaite illustration que le panarabisme fonctionne, mais dans le sens contraire des aiguilles d’une montre !
Il est évident, que le nœud gordien du drame algérien est politique. Tant que ce problème reste posé, la situation dans le pays demeurera telle quelle; à savoir le maintien des opérations de colmatage et de bricolage sur un édifice menaçant ruine. Alors que la logique voudrait qu’il soit démoli et remplacé par une bâtisse aux bases solides.
Quand la politique se porte mal, tout le reste va à vau de l’eau. A commencer par l’économie. C’est la règle de la causalité.
2008, fut une année de grâce, avec des réserves de change plein les caisses de l’Etat.
Beaucoup d’argent a été injecté dans des projets ambitieux, mais les résultats tardent à venir.
La cause est toujours la même : l’incompétence des uns conjuguée à l’appétit des autres, des gloutons corrompus qui gangrènent le pays; les rejetons d’un système qui favorise la rapine et la gabegie, et qui croit pouvoir acheter la paix sociale avec l’argent du pétrole.
Mais à quand l’examen de conscience ?
En attendant, sur le front social justement, le malaise grandit, les jeunes désespérés vacillent entre la dévotion ou el harga, les libertés reculent… le tout n’augurant rien qui vaille.
Si le pouvoir en place, imperturbable, n’a jamais daigné se remettre en question, l’algérien lui, n’a toujours pas appris la leçon : il ne faut pas attendre que le changement vienne d’en haut, mais de soi même.
La société civile est appelée à passer du statut de spectateur à celui d’acteur. Pour se faire, il faudra que les mentalités évoluent. Comprendre enfin que l’intérêt général est la somme de petits gestes individuels au service de l’ensemble.
Mais, il y a un début à tout.
A ce propos, on observe depuis quelque temps en Algérie, que plusieurs groupes civils se constituent- des lycéens aux médecins en passant par les fonctionnaires- dans le but de réclamer leurs droits, dans la tradition la plus démocratique et citoyenne qu’elle soit.
C’est comme une petite lueur d’espoir, qui prête à l’optimisme pour 2009…
Fayçal Anseur
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