Une candidature à la présidentielle et la parution d’un roman : le bon timing de Yasmina Khadra en 2014

Redaction

Il y a quelques semaines, l’écrivain Yasmina Khadra, Mohamed Moulessehoul de son vrai nom, a annoncé sa candidature à la présidentielle. Aujourd’hui, il annonce la sortie de son prochain roman qui doit intervenir au mois d’avril, au même moment que cette élection considérée comme étant la plus importante du pays. Coïncidence ?

Une œuvre qui portera le titre de «Qu’attendent les singes ?» et dont le personnage principal lui a inspiré cet acte de se lancer dans la course à El Mouradia. «C’est le personnage principal de mon prochain roman qui m’a lancé le défi de me présenter aux élections», a-t-il déclaré dans des propos repris par le quotidien francophone El Watan.

Khadra tente-t-il de profiter de ce rendez-vous électoral pour faire la promotion de son prochain roman ? Pour anticiper de telles attaques, l’auteur de «A quoi rêvent les loups» signal n’a cessé de martelé lors de ses nombreuses apparitions publiques que sa réussite sur le plan international l’a « prémuni» de toute tentation mercantile. S’il se présente en tant que candidat à la présidentielle 2014, ce n’est que par conviction et non en contrepartie d’un quelconque avantage. Ainsi la coïncidence de la publication d’un nouveau livre la même année que ce rendez-vous électoral ne serait que fortuite, ou plutôt elle précéderait cette seconde envie. Or l’écrivain algérien avait confié dans une interview accordée à France 24 qu’il avait envisagé de se présenter lors de la dernière élection présidentielle, mais son entourage lui avait conseillé d’attendre.

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Pour l’heure Yasmina Khadra semble maintenir son ambition de devenir le Président de la République algérienne, même on ne sait pas s’il dispose de tous les éléments pour valider sa candidature. Il profite en tout cas de ses interventions publiques pour partager sa vision de l’Algérie. A propos de la situation politico-économique du pays, Khadra n’a pas du tout été tendre envers les responsables algériens. S’il se refuse de s’attaquer à Bouteflika ce n’est pas parce qu’il «partage» quelque chose avec lui, bien au contraire, mais par éthique. «De par mon éducation, je n’attaque jamais une personne malade. Tout me sépare de cet homme, mais on ne fait pas de polémique avec un malade. Tout ce que je peux lui souhaiter, c’est un bon rétablissement, et qu’il rentre chez lui, pour se reposer», a-t-il déclaré. Pour le reste, affirme le directeur du Centre culturel algérien (CCA) à Paris –  nommé à ce poste par décret présidentiel – «il y a une volonté chez ce pouvoir de « cheptéliser » le peuple algérien et de briser toute personne qui réussit à s’en sortir par ses propres moyens». Il citera à ce propos, le cas de l’intellectuel, Mohamed Arkoun, décédé en 2010, qui n’a pas eu les mérites qu’il faut.

«Pourquoi, ici en Algérie, tout ce qui brille doit brûler ?», s’est-il demandé. Pour finir, Yasmina Khadra a tenu à affirmer que sa démarche ne participe nullement à un «simulacre». «Je ne participe pas à un simulacre. Je me suis proposé, et c’est au peuple de choisir. Aucune bataille n’est perdue tant qu’elle n’a pas été engagée», a-t-il lancé.

Elyas Nour