Elles sont victimes de violence physique et psychologique en Algérie et pourtant elles gardent le silence de peur des représailles. Leur seul recours : les centres d’écoute pour femmes victimes de violence où elles se livrent, anonymement, aux spécialistes racontant leur drame quotidien. Elles sont, dans de nombreux cas, épouses de policiers ou de gendarmes et redoutent de déposer plaintes de peur du châtiment qui risque de les attendre.
Selon Fatma-Zohra Mokrane, assistante sociale au centre d’écoute relevant du réseau de lutte contre les violences faites aux femmes et aux enfants, les épouses de militaires et de policiers sont les premières victimes de violence en Algérie. En effet, elle affirme que sur les nombreuses plaintes que le centre reçoit, la majorité provient de femmes mariées à des policiers ou des gendarmes. Ces dernières subissent en silence la violence de leurs époux et n’osent pas dénoncer leurs bourreaux de peur des conséquences que cela risque d’entraîner.
Pour l’assistante sociale, c’est la peur de la réaction agressive et violente de leurs époux qui les empêchent de prendre une décision radicale en déposant plainte contre leur mari et protéger ainsi leur intégrité physique et psychologique. Les femmes qui se sont, anonymement, confiées aux écoutantes du centre n’ont pas hésité a affirmé que leurs époux, grâce à leur fonction, avaient plusieurs connaissances haut-placées qui étaient en mesure de retourner la situation contre elles, si elles décidaient toutefois de révéler leur vécu…