Récits de femmes : Si tu n’es pas mariée en Algérie…

Redaction

« Suis-je la seule femme célibataire qui se plaint de solitude en Algérie ? Non, je ne crois pas. Nous sommes  des millions de célibataires condamnées à vivre seules. Le mariage est devenu pour moi un rêve impossible, concevoir des enfants une véritable chimère.

Pourquoi ? Eh bien, tout simplement parce que j’ai dépassé 53 ans et que je suis toujours célibataire, vierge, sans enfants, et triste. Suis-je un individu équilibré ? D’apparence, oui ! Pourtant au fond de moi, je ne suis qu’une femme accablée, seule et sans famille. Qu’est-ce que j’aurais donné pour avoir, en ce moment, un homme qui me prend dans ses bras, un bébé que j’enlace et qui se blottit contre moi et me dit «maman, je t’aime ! ».

Je ne pourrais pas vivre cela parce que je suis une femme célibataire et chez nous, si tu n’es pas mariée, tu peux tirer un trait sur ta féminité, sur ta fertilité et sur ta sexualité. Si tu n’es pas mariée en Algérie, tu es taxée de vieille fille. Personne ne considère ta souffrance, pas même les plus proches. Si tu n’es pas mariée en Algérie, tu es accusée d’être une incapable puisque tu n’es pas arrivée à mettre le grappin sur un homme. Si tu n’es pas mariée en Algérie, tu n’as aucun droit, pas même celui d’être écouté quand tu évoques tes points de vue et tes avis. Si tu n’es pas mariée en Algérie, ta plus grande sœur mariée, ou même la plus jeune jouit de tous les droits. Si tu n’es pas mariée en Algérie, tu n’as pas le droit de sortir comme bon te semble, de vivre pleinement ta vie et encore moins de vouloir soigner ton apparence physique, te mettre en valeur, te parfumer. Si tu n’es pas mariée en Algérie, tu es condamné à faire la «boniche», à accueillir avec plaisir ta »mégère » de frangine mariée qui ramène avec elle ses gosses impolis et son mari discourtois.

Si tu n’es pas mariée en Algérie, attends-toi à ce que tous les mâles en chaleur te courent après, car il croit que tu es une proie facile, une femelle en chaleur qui n’est plus guidée par son cerveau, mais par ses bas instincts…

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