Le Maroc est-il un danger pour son voisinage dans la mesure où de plus en plus d’organismes internationaux le cite comme étant le plus grand producteur de cannabis dans le Monde ?
En tout cas, l’Office des Nations unies pour la drogue et le crime (ONUDC) considère que le royaume chérifien peut être une source d’instabilité notamment pour les pays les plus vulnérables, comme les Etats du sahel. Selon une dépêche APS, le président de l’ONUDC, Youri Fedotov, qui s’exprimait devant la Commission des stupéfiants de l’ONU, à l’occasion de la Journée internationale contre le trafic et l’abus de drogues, a affirmé que «la majeure partie de la drogue qui circule à l’échelle mondiale provient du Maroc suivi de l’Afghanistan». Bien évidemment, en pleine crise algéro-marocaine, cette information ne pouvait échapper à l’agence officielle APS.
En s’exprimant sur les dangers que constitue la production marocaine de drogue, Fedotov a cité les pays du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest. Des Etats «vulnérables» qui n’arrivent même plus à contrôler une partie de leur territoire comme c’est le cas au Mali. Même s’il n’y a pas un risque direct sur l’Algérie, hormis les quantités de drogue que tentent annuellement de faire passer les trafiquants, le fait que ces pays frontaliers subiraient éventuellement les méfaits de ce trafic pourrait se répercuter sur l’Algérie. L’ONUDC affirme que la culture de cannabis touche au Maroc 47.500 hectares, ce qui est considérable, étant donné que le deuxième exportateur de cette drogue, l’Afghanistan ne dispose que de 12 000 hectares. Les autorités marocaines ont affirmés, à maintes reprises, qu’elles contribueraient à la lutte contre la culture de cannabis. Mais le fait que cela fait vivre des milliers de familles marocaines, notamment au Rif, pose problème pour la monarchie marocaine. Une situation face à laquelle les différents organismes internationaux et pays de la région ne fermeraient pas les yeux éternellement.
Elyas Nour