Nouveau crime raciste au Maroc contre un Sénégalais

Redaction

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Un Sénégalais a été tué mercredi 14 août à Rabat, au Maroc. Officiellement après une dispute au sujet d’une place de bus. Officieusement, la thèse du crime raciste est évoquée.

Un ressortissant sénégalais résidant au Maroc a succombé à ses blessures à la suite d’une violente altercation avec un marocain le 14 août. Le suspect qui a pris la fuite suite à l’agression aurait été arrêté à Rabat le vendredi 16 août, mais l’information n’a pour l’instant pas été officiellement confirmée. Un acte de violence, à caractère raciste selon les témoins et les associations de défense des droits de l’homme.

La victime, Ismaïla Faye, un homme d’une trentaine d’années, est un employé dans une boulangerie au Maroc. Il se rendait à Fès en pèlerinage. L’incident à eu lieu à la gare routière Karma de Rabat. D’après les témoignages, le sénégalais a refusé de céder sa place au suspect, ce qui a déclenché l’échauffourée. Le marocain, militaire d’après la presse locale, lui asséné trois coups de couteau, deux au cou et un à la poitrine. Blessé, Ismaïla Faye est mort sur place.

L’acte est clairement qualifié par la communauté sénégalaise et subsaharienne du Maroc de crime raciste. Il a suscité l’indignation, sur les réseaux sociaux notamment. Une page Facebook rend hommage à la jeune victime tuée à Rabat. Les internautes se mobilisent aussi sur Twitter :

 

Dans le même temps, une pétition Avaaz lancé le 16 août appelle à la protection des droits des subsahariens au Maroc et demande « à ce que les coupables d’exactions contre la communauté subsaharienne soient enfin punis et sévèrement ». Elle recueille pour l’instant à peine 80 signatures.

Encore une fois, un acte d’une telle violence vient mettre en avant le phénomène raciste qui existe au Maroc, banal et souvent occulté. Les subsahariens sont victimes de violences physiques, mais surtout verbales, ou de comportements méfiants à leur égard. Comme le rapporte la pétition, ils sont appelés « âazi », « hayawen » ou « singe » dans la rue et font l’objet de beaucoup préjugés. Au point de se demander si les noirs ne sont pas devenus les Roms du Maghreb ?

Si parler de racisme demeure tabou, fort heureusement, certains faits sont médiatisés, leur donnent de la visibilité et amènent à discuter en public du problème. Dernièrement, une autre affaire de racisme a fait rage à Casablanca. Des pancartes affichées sur certains immeubles interdisaient aux « Africains » d’y louer des chambres. A croire que les Marocains ne sont pas du même continent. Comme les Algériens, in fine.

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