La Tunisie, qui fait face à une double crise, politique et sécuritaire, a besoin de l’aide de l’Algérie et des « pays voisins ».
Dans une interview accordée à une chaîne de télévision américaine, le président tunisien, Moncef Marzouki a indiqué que «son pays fait face à un danger terroriste sans précédent » et que le danger vient notamment « des frontières libyennes ». Pour faire face à ce danger, le chef de l’Etat tunisien a précisé que son pays ne peut pas sécuriser les frontières sud sans « l’aide des Libyens ». Mais comme Tunis ne dispose pas de « suffisamment de moyens », elle en appelle à l’Algérie pour sécuriser les frontières Est. C’est bien ce que fait l’armée algérienne depuis quelques mois.
Le président par intérim de la Tunisie a indiqué que la prolifération des armes et des djihadistes provenant de Libye remonte à la période de la dictature de Khaddafi. « Je pense que Khaddafi n’était pas seulement un dictateur. C’était également un fou qui avait empêché la société de s’organiser. Je comprend donc les difficultés que rencontrent nos amis libyens à constituer un Etat ».
L’autre danger qui guette la Tunisie est relatif au retour des djihadistes tunisiens partis combattre en Syrie. «Si, parmi les 500 ou 600 jeunes partis combattre en Syrie, 200 d’entre eux reviennent en Tunisie, cela constitue un vrai danger », a encore précisé Marzouki.
Durant l’été dernier, les autorités militaires tunisiennes avaient fait face à une attaque terroriste sans précédent à la frontière algérienne. 8 soldats avaient été égorgés. L’Algérie avait alors renforcé sa présence à la frontière Est pour empêcher toute infiltration terroriste.
Sur le plan politique, le Premier ministre algérien Abdelmalek Sellal avait confirmé, mardi dernier à Tébessa, que l’Algérie avait joué les bons offices entre les « frères tunisiens » qui tentent de trouver un compromis suite à la crise politique que vit leur pays depuis l’assassinat, en août, de l’opposant Mohamed Brahimi.
Le leader du parti islamiste Ennahda, Rached Ghennouchi et le chef du parti Nida Tounes, Béji Gaïd Essebsi avaient été reçus, séparément, par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, début septembre à Alger.
Essaïd Wakli