Un député ose boycotter la cérémonie d’allégeance au roi du Maroc

Redaction

Allégeance au roi du Maroc

La Bayaa, cérémonie d’allégeance au roi du Maroc Mohammed VI s’est déroulé à la place Méchouar du palais royal à Rabat le 10 août. Alors que les parlementaires de l’Istiqlal étaient au rendez-vous, pour se prosterner devant Sa Majesté, Adil Tchikitou, député de ce même parti a boycotté la cérémonie.

Un acte courageux, et surtout une première. Adil Tchikitou, l’un des jeunes députés de l’Istiqlal, le parti islamiste au pouvoir, a préféré sécher la bayaa, cérémonie d’allégeance au roi. Un geste qu’il a expliqué sur sa page Facebook en arabe :

Le matin du jour de la fête, j’ai pris une décision irréversible. Le moment venu, je l’ai mise en pratique. Certains amis m’ont fait des reproches car je n’ai pas mis ma djellaba blanche, mon burnous et mon tarbouche makhzénien rouge et je n’ai pas exécuté, comme les autres, les cinq génuflexions… Ma réponse est qu’on ne s’agenouille que devant Allah et on ne se prosterne que devant Allah, notre Dieu… Oui nous aimons le roi… Nous lui souhaitons longue vie, ainsi qu’au vaillant peuple marocain… Nous le respectons, nous lui devons de l’estime et nous déclarons que nous sommes avec lui dans les réformes qu’il engage dans tous les secteurs. Nous sommes disposés à contrecarrer toute action des adversaires de nos causes nationales qui tenterait d’atteindre sa personne… Mais pardonnez-moi, la génuflexion et la prosternation, c’est exclusivement pour le Seigneur de l’univers.

Loin de faire l’unanimité, son post a suscité beaucoup de commentaires. Quand certains le félicitent de son geste, d’autres insultent l’élu coupable selon eux d’un affront au roi.

La cérémonie de la bayaa se perpétue à chaque génération, au moins d’août. Elle commémorait cette année le 14ème anniversaire de l’accession du souverain au Trône de ses ancêtres. Mohamed VI l’a présidée accompagné du prince héritier Moulay El Hassan, du prince Rachid et du prince Moulay Ismaïl.

En début de cérémonie, le ministre de l’Intérieur, les walis, les gouverneurs des wilayas, préfectures et provinces du Royaume, ainsi que les walis et gouverneurs de l’Administration centrale du ministère prêtent allégeance à Sa Majesté. Ce sont par la suite les délégations des différentes régions, préfectures et provinces du Royaume qui en font de même. Comme le veut la tradition, les invités s’inclinent devant le roi  à cinq reprises,  tout comme s’incline le musulman devant Dieu dans sa prière.

L’année dernière déjà, des Marocains vivant en France avaient manifesté à Paris réclamant la suppression de la cérémonie, qui selon eux, porte atteinte à la dignité humaine. Ils avaient organisé place Trocadéro une parodie, considérant que la bayaa, loin d’être une tradition qui dure, est surtout une pratique archaïque et dégradante, sans aucun fondement  constitutionnel ou politique.

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