Acheter son titre de séjour en Europe, c’est possible (et cher !)

Redaction

Passeport européen

La crise a conduit plusieurs pays de l’Union Européenne à assouplir leurs modalités d’octroi de titres de séjour. Désormais, il suffit d’être riche pour avoir des papiers en règle.

La loi est en vigueur depuis le 1er octobre aux Pays-Bas. Elle permet d’ « acheter » son titre de séjour, très cher : 1,25 millions d’euros. Une bagatelle pour les riches étrangers non communautaires qui, s’ils promettent d’investir cette somme dans l’économie locale, se voient remettre des papiers bien en règle par le royaume. Une immigration choisie d’un nouveau genre, scandaleuse pour l’opposition néerlandaise qui parle de « citoyenneté de classe » dans Le Monde.

Si le procédé peut choquer, il a tendance à se généraliser dans une Europe en crise qui peine à attirer les capitaux étrangers. A ce jeu, les néerlandais font figure de pays le plus gourmand. Car d’autres proposent des formules moins chères.

La Hongrie par exemple ne réclame que 250.000 euros pour accorder un titre de séjour. Comptez 500.000 d’investissement pour séjourner en Irlande. La Lettonie s’y est mise aussi, depuis juillet 2010 : le pays accorde un permis de résidence de cinq ans à quiconque investit dans une entreprise, le secteur financier ou un bien immobilier. L’immobilier, c’est aussi l’exigence de la Grèce. Vingt investisseurs étrangers ont obtenu un permis de séjour de cinq ans après achat d’un bien d’une valeur supérieure à 250.000 euros.

L’Espagne aussi mise sur l’immobilier. Son parlement a approuvé le 19 septembre une loi pour accorder un permis de séjour provisoire aux étrangers qui achètent un bien de plus de 500.000 euros. Le permis devient définitif si le bien n’est pas vendu dans un délai de cinq ans. Autre possibilité : acheter pour 2 millions d’euros de dette publique espagnole. Le voisin portugais n’est pas en reste. Un permis de séjour coûte 1 million d’euros d’investissement depuis octobre 2012. Une alternative existe : créer 30 emplois.

Aussi, pour 250.000 euros au minimum, un étranger non communautaire peut disposer de papiers en règles pour circuler librement dans l’espace Schengen.

Certains pays vont encore plus loin. Chypre, par exemple. L’île propose non pas une résidence, mais une nationalité à quiconque peut en payer le prix. Le passeport s’achète pour 15 millions d’euros. Les entrepreneurs qui investissent plus de 10 millions d’euros bénéficient du même régime. Pour ne pas attirer les traficants de tous bords, le pays pose quand même quelques exigences : avoir plus de 30 ans, un casier judiciaire vierge et posséder une résidence d’au moins 500 000 euros à Chypre. 78 personnes ont ainsi obtenu la nationalité entre 2011 et 2012.

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