Afghanistan. Un candidat à la présidentielle dénonce un bourrage des urnes

Redaction

Les résultats provisoires du second tour de la présidentielle afghane doivent être annoncés dans l’après-midi. Mais l’un des deux candidats, Abdullah Abdullah, dénonce des fraudes massives et a déjà annoncé qu’il n’accepterait pas la victoire de son adversaire.

La Commission électorale indépendante (IEC) a confirmé ce matin que les résultats de l’élection présidentielle en Afghanistan seront annoncés lors d’une conférence de presse. Ces résultats seront cependant provisoires, puisqu’un délai d’une quinzaine de jours a été fixé pour examiner les plaintes.

La proclamation des résultats provisoires a lieu dans un contexte particulièrement tendu. Abdullah Abdullah, candidat arrivé largement en tête au premier tour avec 45% des voix, dénonce un bourrage des urnes au second tour et remet en cause a légitimité du scrutin. « Tant que les votes honnêtes ne sont pas séparés des votes frauduleux, nous n’accepterons pas ces résultats », a-t-il prévenu dimanche lors d’un meeting à Kaboul, la capitale afghane. En 2009, Abdullah, alors candidat face à l’actuel président Amid Karzaï, avait déjà dénoncé des fraudes massives et s’était retiré de la course avant le second tour. Mais il n’entend cette fois pas laisser la victoire à son adversaire.

De son côté, Ashraf Ghani revendique une victoire « dans les règles ».

Des vérifications ont déjà eu lieu dans 1 930 bureaux de vote à travers le pays où des soupçons de fraude avaient été signalés. Cette vaste opération de vérification explique le report de l’annonce des résultats, qui devaient initialement être proclamés le 2 juillet.

Les observateurs internationaux craignent que ces tensions électorales ne dégénèrent en violences communautaires. Pour l’heure, les quelques manifestations des partisans d’Abdullah se sont déroulées pacifiquement. Mais sur les réseaux sociaux, les passions se déchainent des deux côtés, laissant craindre le pire pour l’avenir du pays, au moment crucial où les troupes internationales doivent se retirer complètement.