Le président syrien Bachar Al-Assad a accordé une nouvelle interview aux médias occidentaux, cette fois-ci à la chaîne américaine CBS, où il déclare qu’il faut s’attendre à tout. Et une nouvelle fois, le président demande à la coalition qui se forme contre le régime, de présenter ses « preuves ».
Après la presse française et Le Figaro, le président syrien réitère ses avertissements dans les médias américains. « Attendez-vous à tout », affirme-t-il. Il met en garde les Etats-Unis contre une frappe en Syrie :
Le gouvernement (syrien) n’est pas le seul acteur dans la région. Il y a différentes parties, différentes factions, différentes idéologies.
Il prévient les américains des conséquences de frappes étrangères sur le territoire syrien, ils « en paieraient le prix ». L’embrasement de la région « perpétuellement au bord de l’explosion » serait inévitable. « Vous devez vous attendre à tout » en cas d’attaque, a-t-il lancé lors de l’entretien télévisé diffusé par CBS.
Personne ne peut dire ce seront les répercussions de la première frappe. Quand vous parlez d’une région, d’une grande région. Il ne s’agit pas seulement de la Syrie , c’est une zone très liée , entremêlée. Si vous frappez quelque part, il faut s’attendre à des répercussions ailleurs sous différentes formes.
Le président nie être à l’origine de l’attaque, et de nouvelles sources tendent à le confirmer. Un ancien otage syrien, historien et politologue, a annoncé le 9 septembre qu’il détenait de preuves qui attestent que « ce n’est pas le régime de Bachar al-Assad qui a utilisé du gaz sarin ».
Présenter des preuves et non des convictions
Bachar Al Assad a inévitablement fait le rapprochement entre la crise syrienne et la guerre en Irak. Les Etats Unis ont justifié la guerre en Irak, par la présence d’armes de destruction massives. Syrie, un scénario similaire ?
Tout d’abord nous avons le précédent de Colin Powell y a dix ans. Quand il a montré une preuve fabriquée de toute pièce. Deuxièmement, vous voulez que je crois la preuve américaine et que j’ignore la notre, nous vivons ici.
Ce que Kerry a déclaré, cela m’a rappelé l’énorme mensonge que Colin Powell avait dit au monde entier à propos de la présence d’armes de destruction massives en Irak avant de rentrer en guerre. Il prétendait détenir des preuves, mais elles se sont avérés fausses. Kerry a quant à lui présenté aucune preuve.
Tandis que des frappes millimétrés pendant trois jours se préparent contre la Syrie aux Etats-Unis, comme le rapporte la presse américaine, Bachar Al-Assad prend une nouvelle fois la parole pour exiger des preuves et clamer son innocence. L’intégralité de l’interview sera diffusé ce soir sur la chaîne CBS.