Nommée par le conseil d’administration de la prestigieuse université de Berkeley en tant que représentante des étudiants, Sadia Saifuddin est la première femme musulmane représentant les étudiants de Berkeley.
Néanmoins, cette nomination qui lui permettrait de prendre part aux discussions et débats relatifs à la vie étudiante fait polémique dans le milieu associatif. Ce ne sont pas la confession, ni le voile de Sadia qui interpellent, mais son militantisme pro-palestinien et sa décision de prendre position pour le boycott anti-Israël qui ne sont pas bien acceptés.
Une ONG luttant contre l’antisémitisme, le Centre Simon Wiesenthal, ainsi que l’écrivain David Horowitz considèrent que compte tenu de ses activités politiques et associatives, sa nomination devrait être reconsidérée. Alors que David Horowitz l’injurie dans le Magazine FrontPage, d’autres groupes comme le Centre de Simon Wiesenthal et StandWithUs font signer des pétitions allant à l’encontre de la décision du conseil d’administration. Mais l’opposition demeure externe au campus. En effet, il est à noter qu’aucun responsable ou étudiant du campus de l’Université de Berkeley n’a contesté cette décision en sachant que l’établissement de renom ne compte pas moins de 222 000 étudiants aux cultures et horizons divers.
De plus, la nomination de Sadia Saifuddin fut motivée par son engagement contre l’islamophobie et pour sa volonté d’égalité entre nations, notamment concernant la question palestinienne. C’est entre autre pour les mêmes raisons que de nombreux étudiants lui ont ainsi manifesté leur soutien. Cette polémique n’est pas sans rappeler celle survenue 3 ans plus tôt, lorsqu’un étudiant de l’association Tikvah avait déposé plainte contre l’université de Californie affirmant avoir été menacé par un membre du groupe de soutien « Justice en Palestine », mais aucune poursuite ne fut retenue. La redondance dans de nombreuses affaires de la question israelo-palestinienne et la controverse qui nourrit ce problème démontre une fois de plus la délicatesse de ce sujet classé tabou par l’opinion publique.
Nedjma Falek Amrani