Arabie saoudite/ Mohamed Ben Salman défend la mixité et la pratique de la musique

Redaction

Dans un entretien avec le célèbre journaliste du New York Times, Thomas L. Friedman, le prince héritier d’Arabie Saoudite Mohamed Ben Salman s’est livré à des déclarations des plus inattendues en affirmant qu’à l’époque du prophète, il y avait des concerts de musique et une mixité hommes-femmes. Le prince a également évoqué la purge qui a touché plusieurs princes, ministres et anciens responsables du royaume.   

En Arabie saoudite, la révolution vient d’en haut. Son instigateur: le tout puissant prince héritier Mohamed Ben Salman. Ce dernier ambitionne d’arracher son pays à l’emprise du wahhabisme. Selon ses propres dires, «cette doctrine est violente, rétrograde et source de malheur».

Dans un entretien accordé hier au New York Times, il a déclaré que du temps du prophète il y avait des théâtres, de la musique et même une mixité hommes-femmes. Thomas Friedman n’en revenait pas. Il l’a lui-même déclaré suite à cela que «le prince héritier est déterminé à restaurer un islam modéré. Cela ne se résume pas à tenir en laisse la tristement célèbre police des mœurs saoudienne spécialisée dans la maltraitance des femmes». Et d’ajouter: «Le prince héritier m’a demandé de ne pas utiliser les termes réinterprétation du coran et du hadith. Mais, restauration d’un islam modéré loin de toute violence».

Mohamed Ben Salman nourrit une certaine nostalgie. Celle de l’Arabie d’avant 1979. «Une Arabie prospère loin de tout extrémisme s’inspirant d’un islam modéré et authentique», a-t-il soutenu, ajoutant que sa démarche actuelle vise à moderniser le royaume sur tous les plans, notamment social.

A propos de la purge qui a touché plusieurs pinces et ministres ainsi que d’anciens responsables, Ben Salman a affirmé que cette dernière n’avait pas pour but de faire le vide autour de lui. «Ce n’était pas pour m’accaparer de tous les pouvoirs. Mon pays connait une corruption et des détournements à grande échelle depuis les années 80. Cela représente plus de 10% des dépenses annuelles de l’Etat. L’on a assisté à des dizaines d’opérations mains propres depuis le temps, mais aucune n’a abouti. Savez-vous pourquoi ? Parce que ces opération épargnaient le sommet de la hiérarchie», a-t-il soutenu.

M.M.