Berlusconi entendu dans une affaire de mafia

Redaction

L’ex-chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi, entendu comme témoin mercredi 5 septembre à Rome dans une affaire liée à la mafia, a assuré aux juges qu’il n’avait jamais été victime d’extorsion mais  avait simplement voulu « aider un ami », rapportent aujourd’hui les media italiens.    

Silvio Berlusconi / DR

Selon les magistrats de Palerme (Sicile), qui l’ont entendu pendant 3 heures, le Cavaliere, 75 ans, aurait été amené dans les années 1970 à verser sous la contrainte environ 40 millions d’euros à un sénateur sicilien, Marcello Dell’Utri, condamné par la suite pour complicité avec la mafia. Une thèse rejetée par M. Berlusconi.

« Dell’Utri est un ami très proche, on se connaît depuis des années. Il m’a aidé à monter ma première équipe de foot », a-t-il déclaré aux juges, selon le Corriere della Sera. « Il a aussi l’énorme mérite d’avoir créé Publitalia (l’agence de publicité appartenant à M. Berlusconi). Naturellement, je sentais que j’avais une dette envers lui et il y a toujours eu un accord tacite selon lequel je reconnaîtrais ses mérites », a-t-il ajouté, toujours selon le Corriere.

D’après Il Fatto Quotidiano (gauche), l’audition a porté notamment sur l’achat par M. Berlusconi d’une villa sur le lac de Côme appartenant à M. Dell’Utri au prix de 21 millions d’euros alors qu’elle était évaluée à 9,5 millions.

Le magnat des medias a également été interrogé sur d’autres sommes versées à M. Dell’Utri, notamment la participation à l’achat d’une autre villa. « Il s’agissait de cadeaux », a déclaré M. Berlusconi, affirmant n’éprouver   « que gratitude et respect » pour M. Dell’Utri, affirme Il Fatto. M. Dell’Utri avait été condamné en 2010 à sept ans de prison pour complicité avec la mafia. En mars dernier, la Cour de Cassation avait annulé ce  jugement pour insuffisance de preuves et réclamé un nouveau procès. Mais, dans ses attendus, elle estimait que M. Dell’Utri avait « joué le rôle de médiateur » entre Silvio Berlusconi et le crime organisé.   Selon la Cour, le sénateur sicilien était « l’auteur d’un accord de  protection et de collaboration entre Berlusconi et la mafia ».

La plus haute juridiction italienne affirmait aussi que M. Berlusconi avait versé à la mafia sicilienne « des sommes importantes » pour assurer sa protection dans les années 1970 et décrivait le Cavaliere comme « une victime qui a agi par nécessité » et « payé des sommes importantes pour sa sécurité et celle de sa   famille ».

AFP