Ces questions que vous n’osez pas poser sur la Syrie (2/3)

Redaction

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Si vous vous posez des questions sur la Guerre Civile en Syrie ou même sur la Syrie en général, nous vous proposons de répondre le plus simplement possible à certaines d’entre elles. (Texte traduit de l’anglais – Washington Post)

Hier, nous vous proposions la première partie des huit questions que l’on n’ose pas poser sur la Syrie. Voici la suite.

4- On entend beaucoup parler de l’amitié de la Syrie avec la Russie et l’Iran. Quelle est leur relation ?

La Russie est l’allié le plus important de la Syrie. Moscou empêche le Conseil de Sécurité des Nations Unies de valider tout ce qui pourrait affaiblir le régime de Al-Assad. De ce fait, les Etats Unis doivent se passer des Nations Unies s’ils veulent mener une action militaire en Syrie. La Russie envoie aussi beaucoup d’armes à la Syrie rendant ce conflit encore plus sanguinaire. 
Les 4 raisons pour lesquelles la Russie support le régime Al-Assad sont :

(1) La Russie a une base navale en Syrie qui est stratégiquement importante et qui représente la dernière base militaire de la Russie à l’étranger en dehors de l’ex URSS ;

(2) La Russie est toujours ancrée dans l’esprit Guerre Froide, il est donc très important pour elle de préserver l’une de ses dernières alliances militaires ;

(3) La Russie s’oppose à l’idée d’une « intervention internationale » contre des pays comme la Syrie. Elle perçoit cela comme une menace pour sa puissance et une marque de l’impérialisme occidental, comme à l’époque de la Guerre Froide; (4)La Syrie est un gros client de la Russie en termes d’export militaire, et la Russie a besoin de cet argent.

L’Iran, elle, perçoit Israël et les Etats Unies comme une menace existentielle, et utilise la Syrie pour se protéger en y faisant transiter des armes vers les groupes militant libanais du Hezbollah et palestinien du Hamas. L’Iran se sent de plus en plus vulnérable et s’inquiète de se retrouver coupée de ces deux agents si le régime Al-Assad en venait à tomber. Al-Assad mise de plus en plus sur le soutient de Téhéran dans cette guerre.

5- Pourquoi les Etats-Unis ne sont toujours pas intervenus ?

Les options militaires qui se présentent sont toutes mauvaises. 
Donner des armes aux rebelles, pour les aider à lutter contre Al-Assad, profitera à long terme aux Jihadistes et accentuera l’intensité de la guerre civile. 
Enlever Al-Assad du pouvoir provoquera certainement la même chose en créant un vide politique. 
Lancer une attaque aérienne ou imposer une « zone d’exclusion aérienne » (« No Fly Zone ») nécessitera au moins une année d’engagement de la part des Etats unies et n’apportera aucun changement sur le terrain. 
Une invasion calquée sur le modèle de celle de l’Irak, au mieux, accélérera la cadence des tueries, coûtera humainement beaucoup aux Etats Unis, et exacerbera les sentiments anti-Américains dans le monde, profitant ainsi aux Jihadistes et aux dictateurs… Non.

La seule option politique, que l’administration d’Obama essaye d’encourager, est celle d’un accord de paix entre le régime Al-Assad et les rebelles. Mais visiblement cette option n’intéresse aucune des deux parties, et de toute façon il n’y a même pas un seul mouvement rebelle, uni et viable avec qui négocier. Une intervention à la libyenne est peut être possible. Mais on ne le saura jamais.

6- Alors pourquoi Obama s’encombrerait-il de lancer une attaque, qui d’après tout le monde, ne servirait à rien ?

L’administration d’Obama ne cherche pas à attaquer la Syrie pour essayer de « détrôner » Assad, même Obama pense que cela ne ferait qu’empirer les choses. La possibilité d’une attaque de la part des Etats Unis s’offre à nous, dans le cas où il sera confirmé que Assad a utilisé des armes chimiques contre les civiles. Dans ce cas là, l’intervention militaire servira de punition contre le régime et dissuaderait éventuellement d’autres chefs militaires d’utiliser ce genre d’armes dans des futures guerres.

(Texte traduit de l’anglais – Washington Post – La suite et fin de l’article le jeudi 5 septembre)

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