Un départ inattendu, un dialogue tendu. Le contact entre la Grande Mosquée de Paris et le Conseil français du Culte musulman (CFCM) reste rompu.
Le début du Ramadan n’aura pas su les réconcilier. Depuis la démission de la Grande Mosquée de Paris (GMP) du (CFCM), l’Islam de France est destabilisé à cause de la désunion de ses institutions principales.
Lors de la nuit de doute, le CFCM a organisé sa propre réunion dans ses locaux et n’a pas souhaité participer à la traditionnelle réunion permettant de décider la date du début du ramadan. « Je leur ai envoyé une invitation officielle, j’ai même proposé de me déplacer en personne. Mais nous avons eu le droit à un refus catégorique de la part du CFCM, explique Chems-eddine Hafiz, l’ex vice-président du CFCM, et d’ajouter, il a trouvé le prétexte de notre démission pour refuser de venir. »
L’objet initial de la discorde est un « problème de gouvernance », explique-t-on du côté de la GMP. Le CFCM avait voté en février 2012 une réforme visant à restructurer l’institution, mais n’avait jamais été votée. Des délais trop longs pour les représentants de la mosquée.
Le CFCM n’a pas donné de justification officielle quant à son absence. Nous ne sommes pas parvenu à les joindre. Toutefois sur la question de la démission des membres de la Grande Mosquée de Paris, Mohamed Moussaoui, le président du CFCM avait déclaré dans la presse française qu’il était « étonné de la décision brutale » . Depuis il n’est pas revenu sur cette polémique.
« En cette période de ramadan, nous souhaitons l’union et la paix, c’est pourquoi nous avions convié le président du CFCM à se joindre à nous », confie Dalil Boubakeur, le recteur de la GMP. Bien que le dialogue soit complètement rompu entre les deux institutions, Chems-eddine Hafiz a promis que « la porte de la Grande Mosquée de Paris serait toujours ouverte au CFCM. »
Amina Boumazza