Chronologie. Les dates-clés du conflit au Mali

Redaction

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Trois groupes rebelles du Nord Mali ont signé lundi 9 juin la Déclaration d’Alger, dans laquelle ils réaffirment leur volonté d’œuvrer à la « consolidation de la dynamique d’apaisement en cours » et de s’engager dans un dialogue national inclusif. Un signe positif pour la résolution d’un conflit qui dure depuis plus de 2 ans. Retour sur les dates-clés de ce conflit.

carte Mali

17 janvier 2012 – Premiers affrontements dans le nord du Mali entre l’armée malienne, les rebelles touaregs du MNLA et des mouvements islamistes.

1er février 2012 – Le président Touré lance un appel au calme et à l’unité à la télévision nationale.

3-8 février 2012 – Offensives des rebelles sur les villes de Kidal, Tessalit et Tinzawaten.

17 février 2012 – Rencontre des chefs d’État de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) au Nigéria. La CEDEAO condamne la rébellion du MNLA et apporte son soutien à l’État malien.

21 mars 2012 – Mutinerie des soldats de l’armée malienne à Gao et Bamako pour protester contre la mauvaise conduite de la guerre et le manque de ressources. Les troupes mutinées convergent vers le palais présidentiel.

22 mars 2012 – Dans un communiqué, un groupe de soldats se présentant comme le Comité national pour le redressement de l’État et la restauration de la démocratie (CNRDRE) annonce un coup d’État. Le CNRDRE suspend la constitution, ferme les frontières et met en place un couvre-feu.

26 mars 2012 – La prise du pouvoir par le CNRDRE est condamnée par le Conseil de sécurité des Nations Unies, qui « exige la fin des violences », la « restauration de l’ordre constitutionnel » et la tenue des élections à la date prévue.

29 mars 2012 – La CEDEAO se réunit en Côte d’Ivoire et adresse un ultimatum au CNRDRE : ce dernier doit quitter le pouvoir dans les 72 heures ou faire face à de lourdes sanctions.

30 mars 2012 – Les rebelles prennent le contrôle de Kidal.

31 mars 2012 – Le MNLA s’empare de Gao.

2 avril 2012 – La CEDEAO décrète un embargo total contre le nouveau régime malien. : « toutes mesures diplomatiques, économiques, financières et autres sont applicables à partir d’aujourd’hui et ne seront levées que quand l’ordre constitutionnel sera effectivement rétabli ».

3 avril 2012 – Malgré les sanctions décidées par la CEDEAO, la junte militaire refuse de quitter le pouvoir.

5 avril 2012 – Le Conseil de sécurité des Nations Unies lance un appel au cessez-le-feu dans le nord du Mali et au retour de la démocratie.

6 avril 2012 – Le MNLA proclame l’indépendance de l’Azawad et annonce la fin de ses opérations militaires dans le nord du pays.

12 avril 2012 – Dioncounda Traoré, ancien président de l’Assemblée nationale, est investi président du Mali.

30 avril 2012 – Des attaques sont menées par les forces restées loyales à l’ex-président Touré. Les combats font 22 morts et des dizaines de blessés.

19 mai 2012 – Un accord est conclu entre la junte militaire et la CEDEAO. L’amnistie est garantie aux militaires putschistes et le président Traoré est confirmé à son poste pour un an.

21 mai 2012 – Le président Traoré est agressé dans son bureau par des manifestants. Il part se faire soigner en France.

28 juin 2012 – Le MNLA quitte Tombouctou. Le MUJAO prend le contrôle de Gao après de violents combats contre le MNLA.

30 juin au 2 juillet 2012 – À Tombouctou, destruction de nombreux monuments classés au patrimoine mondial de l’UNESCO par les islamistes d’Ansar Dine.

1er juillet 2012 – La Cour Pénale Internationale (CPI) qualifie de « crime de guerre » la destruction des lieux saints de Tombouctou.

27 juillet 2012 – Le Président Traoré revient à Bamako. Il annonce la formation d’un gouvernement d’union nationale.

20 août 2012 – Le Premier Ministre annonce la composition du gouvernement d’union nationale, qui comprend plusieurs personnalités proches des putschistes ainsi qu’un ministre touareg.

9 octobre 2012 – Romano Prodi est nommé envoyé spécial pour le Sahel par le secrétaire général des Nations Unies.

12 octobre 2012 – Le Conseil de Sécurité des Nations Unies adopte une résolution demandant aux pays de la CEDEAO de préciser leurs plans en vue d’une intervention militaire au Mali. La résolution invite également le gouvernement malien et les rebelles touaregs à entamer un processus de négociation.

11 novembre 2012 – Réunis à Abuja, les dirigeants de la CEDEAO décident d’envoyer 3300 militaires au Mali.

16 novembre 2012 –Ansar Dine et le MNLA se disent prêts à « un dialogue politique » avec le gouvernement malien.

19 novembre 2012 – Les Ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne (UE) annoncent l’envoi de 250 formateurs au Mali à partir de janvier 2012.

10-11 décembre 2012 – Le Premier Ministre Cheick Modibo Diarra est arrêté par une vingtaine de militaires. Quelques heures plus tard, il annonce sa démission. Il est remplacé par Diango Cissoko.

11 janvier 2013 – Début de l’opération Serval, organisée par la France sous l’égide de l’ONU.

16 janvier 2013 – Des islamistes attaquent une installation gazière à In Amenas, « en réaction à l’ingérence de l’Algérie » qui a autorisé l’aviation française à survoler son territoire. Les forces algériennes mènent l’assaut. Bilan : 37 otages étrangers et 29 jihadistes tués.

18-21 janvier 2013 – Les forces françaises reprennent le contrôle des villes de Konna, Diabali et Douentza.

25-30 janvier 2013 – L’armée française reprend Gao, Tombouctou et Kidal.

2 avril 2013 – Début de la formation de 570 soldats maliens par des instructeurs européens.

25 avril 2013 – Le Conseil de sécurité des Nations Unies annonce l’envoi de 12600 Casques bleus au Nord Mali, dans le cadre de la Mission intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA).

27 mai 2013 – Le premier tour de la présidentielle est fixé au 28 juillet

18 juin 2013 – Le pouvoir et les rebelles touareg occupant Kidal signent un accord prévoyant un retour de l’armée à Kidal et un cantonnement des combattants touareg sur des sites de regroupement.

1er juillet 2013 – Lancement officiel de la MINUSMA. Elle doit permettre le retrait partiel de l’armée française, le maintien de la paix et le bon déroulement de l’élection.

28 juillet 2013 – Premier tour de l’élection présidentielle.

11 août 2013 – Second tour de l’élection présidentielle.

4 septembre 2013 – Ibrahim Boubacar Keïta devient Président du Mali.

9 septembre 2013 – Un gouvernement d’ouverture est formé par le Premier ministre Oumar Tatam Ly.

1er octobre 2013 – Regain d’instabilité à Kati et Kidal.

2 novembre 2013 – Ghislaine Dupont et Claude Verlon, deux journalistes français, sont enlevés et assassinés à Kidal.

24 novembre 2013 – Premier tour des élections législatives.

29 novembre 2013 – Le MNLA annonce qu’il reprend les armes, après des affrontements entre des touaregs et l’armée malienne à Kidal.

14 décembre 2013 – Deux Casques bleus sont tués dans un attentat à Kidal.

15 décembre 2013 – Second tour des élections législatives.

8 janvier 2014 – Le Président français, François Hollande, annonce que « l’essentiel de la mission a été accompli » et qu’elle est « en train de s’achever ». En conséquence, les effectifs militaires français seront progressivement réduits.

12 janvier 2014 – La Mauritanie et le Mali signent un accord de coopération pour lutter contre les groupes armés ou terroristes.

18-19 janvier 2014 – Le Président IBK se rend en visite à Alger.

18 février 2014 – Le roi du Maroc se rend au Mali. Il entend peser sur le processus de réconciliation nationale en cours face à son rival algérien, acteur majeur de ce processus.

15 mars 2014 – Abou Dardar, chef du MUJAO, est tué par des troupes françaises.

17 mai 2014 – Violents affrontements entre l’armée malienne et les rebelles touareg à Kidal.

18 mai 2014 – Un cessez-le-feu est négocié par le responsable militaire des Casques bleus. Le MNLA annonce sa décision de libérer l’ensemble des prisonniers capturés la veille.

21 mai 2014 – L’armée malienne entreprend la reconquête de la ville de Kidal. Elle subit une lourde défaite.

23 mai 2014 – Le Président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, se rend en visite surprise à Kidal. Suite à sa rencontre avec les représentants des trois groupes rebelles du Nord Mali (MNLA, HCUA et MAA), un cessez-le-feu est signé par les deux partis (rebelles et armée malienne).

27 mai 2014 – Le Ministre malien de la Défense, Soumeïlou Boubeye Maïga, démissionne. Il est remplacé par un officier supérieur de l’armée de l’air, Bah N’Daw.

9 juin 2014 – Signature, à Alger, de la Déclaration d’Alger, dans laquelle les représentants des trois mouvements rebelles du Nord Mali réaffirment leur volonté d’œuvrer à la « consolidation de la dynamique d’apaisement en cours » et de s’engager dans un dialogue national inclusif.

Chronologie réalisée grâce aux informations fournies par Courrier International, Deutsche Welle et IRIN