Clotilde Reiss libre grâce au Sénégal

Redaction

Autorisée samedi à quitter l’Iran, Clotilde Reiss est attendue à Paris dimanche en fin de matinée. La jeune Française, condamnée pour espionnage par un tribunal iranien mais libérée sous caution, était assignée à résidence depuis l’été dernier à l’ambassade de France à Téhéran. Son élargissement a été obtenu grâce à l’intervention des autorités sénégalaises, a-t-on confirmé au Point de source proche de la négociation.
Dans un communiqué diffusé dimanche, Dakar a annoncé que le président sénégalais Abdoulaye Wade avait joué le rôle de médiateur entre Paris et Téhéran. Abdoulaye Wade, qui préside l’Organisation de la conférence islamique (OCI) et qui est, en outre, le doyen des chefs d’État musulmans de la planète, a mené dans l’ombre de patientes négociations avec le président iranien Mahmoud Ahmadinejad, avec l’accord de Nicolas Sarkozy. Le fils du président sénégalais, Karim Wade, s’était rendu à Téhéran du 30 mars au 1er avril, accompagné d’un émissaire français, afin de s’entretenir avec les autorités iraniennes. Le sort de l’universitaire française, arrêtée après les manifestations qui avaient suivi l’élection présidentielle de juin 2009, était au coeur de leurs discussions. L’homme qui accompagnait le fils du président Wade était l’avocat Robert Bourgi, familier de l’Élysée et personnage influent de la Françafrique. C’est à l’occasion de cette visite discrète qu’auraient été arrêtés les détails essentiels du retour de Clotilde Reiss. L’ensemble des tractations a été piloté par le secrétaire général de l’Élysée, Claude Guéant, avec les dirigeants sénégalais – sans que Bernard Kouchner et le Quai d’Orsay en soient informés.
Clotilde Reiss devait quitter Téhéran pour Dubaï, où un avion gouvernemental français devait venir la chercher. Son arrivée est prévue sur la base de Villacoublay dimanche matin. De là, elle devrait gagner l’Élysée, où Nicolas Sarkozy a invité sa famille à venir la rejoindre.

« Le Point »

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