Conflit israélo-palestinien. Des extrémistes juifs ont reconnu le meurtre d’un adolescent palestinien

Redaction

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Selon 2 journaux israéliens, 3 extrémistes israéliens placés en garde à vue ont avoué l’enlèvement et le meurtre d’un jeune Palestinien.

Six extrémistes israéliens arrêtés pour le meurtre de Mohammed Abou Khdeir

Yediot Aharonot et Haaretz, deux quotidiens israéliens, ont indiqué aujourd’hui que 3 des 6 suspects arrêtés suite au meurtre de Mohammed Abou Khdeir auraient avoué le meurtre du jeune Palestinien. Cependant, l’enquête étant soumise à un très fort secret, peu d’informations ont jusqu’à présent filtré dans la presse.

Ce qui est sûr, c’est que six Israéliens ont été arrêtés et placés en garde à vue. Selon un responsable israélien, interrogé par l’Agence France Presse (AFP), ces suspects « appartiennent apparemment à un groupe extrémiste juif ». Ils sont accusés d’appartenance à une organisation terroriste, enlèvement avec l’intention de commettre un meurtre, meurtre sur mineur, possession d’armes et de munitions et meurtre à caractère raciste. La police a également indiqué que « la piste privilégiée est celle d’un crime à motif nationaliste ».

Mohamed Abou Khdeir, un jeune Palestinien, avait été kidnappé le 2 juillet dernier à Shuafat, un quartier de Jérusalem-Est. Son corps avait été retrouvé peu après dans la forêt. Selon les premiers rapports d’autopsie, la présence de fumée dans les poumons de l’adolescent signale qu’il a été brûlé vif. Selon certains médias israéliens, ce meurtre aurait été commis en représailles à la mort de 3 adolescents israéliens, tués fin juin dernier.

Mahmoud Abbas, le président palestinien, a demandé aux Nations Unies d’instaurer une commission d’enquête portant sur « les crimes terroristes israéliens ».

De son côté, le Premier Ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a appelé lundi le père de Mohammed Abou Kheir. Un communiqué publié par les services du Premier Ministre a précisé le contenu de leur entretien : « Je voulais vous exprimer mon indignation et celle des citoyens d’Israël après le meurtre condamnable de votre fils. Nous avons agi immédiatement pour arrêter les meurtriers. Nous les jugerons et ils subiront toute la rigueur de la loi. Le meurtre de votre enfant est abominable et ne peut être accepté par aucun être humain. »

Très vives tensions dans la région

Les meurtres successifs des trois adolescents israéliens et de l’adolescent palestinien ont suscité un très vif regain de tensions entre la Palestine et Israël : émeutes, tirs de roquettes, raids aériens et appels à la vengeance sur les réseaux sociaux se sont multipliés depuis lundi dernier [30 juin].

Lire notre article : Nouvelle vague de violences entre la Palestine et Israël après la mort de 3 adolescents juifs

La situation s’est encore dégradée depuis l’enterrement de Mohammed Abou Kheir. Vendredi, à Jérusalem-Est, des milliers de personnes sont venus rendre un dernier hommage à l’adolescent. En marge de son enterrement, qui s’est déroulé dans un climat extrêmement tendu, des heurts ont éclaté avec la police.

C’est à Gaza que la situation est la plus précaire. Depuis dimanche matin, une vingtaine de roquettes et d’obus de mortiers ont été lancés vers le sud d’Israël. L’armée israélienne a riposté avec des frappes aériennes sur Gaza. Dans la nuit de dimanche à lundi, 7 combattants du Hamas auraient été tués lors d’un raid aérien israélien, un chiffre fourni par la branche militaire du Hamas. Si cette information est confirmée, cela sera le bilan le plus meurtrier d’une attaque d’Israël contre le Hamas depuis l’opération « Pilier de défense » de novembre 2012. Le porte-parole du Hamas, Sami Abou Zouhri, a dénoncé une « grave escalade » et menacé Israël de représailles.

Certains ministres israéliens réclament d’ailleurs le lancement d’une opération de grande envergure contre Gaza. Ils souhaitent ainsi neutraliser le Hamas, accusé d’avoir commandité le meurtre des 3 adolescents israéliens. Mais Netanyahou a appelé les Israéliens au calme. « L’expérience a prouvé que, dans des moments comme aujourd’hui, nous devons garder la tête froide », a-t-il déclaré.

Les émeutes se sont également propagées dans les localités arabes du nord d’Israël, dans le « Triangle » [la région de Galilée qui regroupe de nombreuses villes arabes]. 35 manifestants arabes israéliens ont été arrêtés dans la nuit de samedi à dimanche. « Ce qui s’est passé ces derniers jours n’est pas qu’un mouvement de protestation contre le kidnapping et le meurtre d’Abou Khdeir. C’est une réponse à la politique gouvernementale envers les citoyens arabes », a déclaré à l’AFP un député arabe israélien, qui dénonce « une discrimination anti-arabe au travail, dans l’éducation et ailleurs ».

L’espoir d’une sortie de crise ?

Vendredi 4 juillet, l’Égypte a lancé une tentative de médiation entre Israël et le Hamas, afin d’éviter que la région ne plonge dans le chaos. Comme le note Radio France Internationale (RFI), « malgré les bouleversements politiques ces dernières années, le pays conserve son rôle traditionnel de médiateur entre l’État hébreu et le mouvement palestinien ».

« La bande de Gaza se trouve entre Israël et l’Égypte et c’est l’intérêt de l’Égypte que les territoires restent calmes, surtout actuellement, alors que l’Égypte est en crise. Alors immédiatement, elle se met au travail. Les services de sécurité et de renseignement égyptiens sont toujours en contact avec le Hamas, même si les relations entre les deux entités ne sont pas bonnes, voire très mauvaises », a expliqué Tzivi Mazel, ancien ambassadeur israélien au Caire à RFI.

Mais l’espoir d’une sortie de crise reste très mince. En Palestine comme en Israël, la population ne décolère pas.

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