Crash du MH17 : de nombreuses zones d’ombre difficiles à dissiper

Redaction

Alors que les dépouilles de 40 des 298 victimes du crash du MH17, survenu jeudi 17 juillet à l’est de l’Ukraine, sont arrivées mercredi matin aux Pays-Bas, les circonstances exactes de l’accident demeurent toujours inconnues. Les services de renseignement américains ont accusé les séparatistes pro-russes d’avoir abattu l’appareil “par erreur”, mais cela reste difficile à établir avec certitude tant que l’accès sécurisé au site n’est pas garanti et la situation toujours trsè instable à la frontière.

L’heure était au receuillement mercredi aux Pays-Bas, où les dépouilles de 40 des 298 victimes du crash du vol MH17 sont arrivées en provenance de Kharkiv (Ukraine). Une journée de deuil national avait été décrétée. La famille royale néerlandaise, le Premier ministre ainsi qu’un millier de proches des personnes disparues étaient présents sur le tarmac de l’aéroport d’Eindhoven.

Les corps ne pourront cependant être restitués aux familles qu’après avoir été identifiés et analysés. “Parfois cela peut aller très vite, parfois cela peut prendre des semaines ou même des mois,” a prévenu le Premier ministre batave, Mark Rutte. Les délais pourraient bien être importants, étant donné l’éparpillement et l’état de décomposition de certains corps après un long trajet en train pour les évacuer de la zone du crash, près de la frontière entre la Russie et l’Ukraine.

Une enquête longue et difficile

Les boites noires de l’appareil de la Malaysia Airlines sont également arrivées mercredi au Royaume-Uni, mais là encore l’enquête promet d’être longue avant de déterminer les circonstances exactes de l’accident. Un comité d’experts internationaux a été constitué, mené par les Pays-Bas, qui possèdent de loin le contingent de victimes le plus important (193).

Pour le moment, seulement 200 corps ont pu être retrouvés et acheminés par voie ferrée vers Kharkiv, en attendant d’être transférés vers les Pays-Bas. La difficulté d’accès au site complique le travail des enquêteurs internationaux, pour qui la sécurité sur place ne serait toujours pas garantie.

Selon le Premier ministre australien, très impliqué puisque de nombreux passagers du vol Amsterdam-Kuala Lumpur avait pour destination finale l’Australie, des restes humains giseraient même toujours en plein soleil. Pour remédier à cette situation, il a proposé d’envoyer une mission policière sous l’égide de l’ONU, dans le but de faire respecter la résolution adoptée lundi par le Conseil de sécurité.

La résolution prévoit non seulement un accès libre et sécurisé au site, mais aussi la protection de son intégrité et l’application d’un cessez-le-feu dans la zone. Les séparatistes pro-russes, accusés par les services de renseignement américains d’avoir descendu “par erreur” l’appareil -ce qu’ils rejettent en accusant Kiev-, ne respecteraient pas ces conditions.

Deux chasseurs ukrainiens abattus depuis le territoire russe

Les combats dans l’est de l’Ukraine font rage après l’offensive de l’armée ukrainienne pour reprendre la ville de Donetsk. Le Conseil de sécurité nationale et de défense de Kiev a même annoncé que deux de ses avions de chasse ont été abattus mercredi, non loin de l’endroit où s’est crashé jeudi dernier l’avion civil de la Malaysia Airlines. Ils auraient été atteints par des missiles tirés depuis le côté russe de la frontière, où sont toujours massés 40 000 soldats du Kremlin.

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