La Tunisie est sous tension après des émeutes à Sidi Bouzid et des manifestations sans plusieurs ville du pays. Au cœur des revendications des jeunes; l’emploi. Chez le voisin algérien, la population est dans la rue à Alger pour réclamer des logements décents.
Cette fin d’année est compliquée au Maghreb. La colère gronde notamment en Tunisie où la jeunesse diplômée est dans la rue.
Pas de boulot, pas de perspectives. Des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre qui ont fait deux morts. Un jeune s’est immolé en signe de protestation.
Le journal tunisien le Quotidien tente de limiter la portée de ses événements et parle d’actes isolés. Il souligne que la jeunesse a également, besoin d’être observée, écoutée et ses réactions nécessitent d’être analysées. Mais sans doute la jeunesse a-t-elle besoin de plus que cela. En particulier le flot de diplômés que déversent chaque année les universités du pays qui ont bien du mal à trouver leur place dans la société.
Pour le quotidien algérien El Watan c’est un peu l’image trop lisse d’une Tunisie souvent portée aux nues qui se fissure. C’est la teneur de l’édito de Hassan Moali dans El Watan.
« La révolte citoyenne des jeunes chômeurs de luxe en Tunisie a ce mérite de froisser une image. Une image clinquante d’un pays politiquement stable, économiquement prospère et socialement paisible, déclinée comme une belle carte de visite. C’est l’image d’Epinal que «vend» le régime de Ben Ali d’une Tunisie surfaite, à l’ombre de Sidi Bouzid, Gafsa et toutes ces localités de l’arrière-pays situées à mille lieues du faste de Hammamet, Sousse et Djerba. »
Mais justement l’Algérie aussi est confronté à des violences en ce moment. C’est à lire dans le journal algérien le Temps. Alger s’embrase pour des logements et pour une vie plus décente. Depuis le tremblement de terre, de très nombreuses familles vivent dans des pré-fabriqués.
Depuis des années ils attendent de sortir de la galère, mais le flou qui a accompagné les dernières opérations de relogement a eu raison de leur patience.
Car c’est là tout le paradoxe. Des logement il y en a. Des entreprises de bâtiment chinoises ont beaucoup construit ces dernières années. Mais la corruption est surtout présente au moment de l’attribution des logements. Piston et pots de vins sont de rigueur, comme le suggère ce dessin de presse paru dans El Watan.
France24