Des chefs de la diplomatie à Londres pour évoquer la Libye

Redaction

Les représentants de plus de 40 pays et organisations internationales se retrouvent ce mardi après-midi à Londres pour tenter de jeter les bases de l’après-Mouammar Kadhafi en Libye.
Alors que les forces de la coalition continuent de pilonner les chars et l’artillerie de Kadhafi, les pays représentés à cette conférence au niveau des ministres des Affaires étrangères vont débattre d’un accroissement de l’aide humanitaire aux zones touchées par le conflit et préconiser un processus politique permettant aux Libyens de choisir eux-mêmes leur avenir, ont déclaré des responsables britanniques.

Le Premier ministre britannique David Cameron et le président Nicolas Sarkozy ont appelé lundi le colonel Kadhafi à quitter le pouvoir et invité ses partisans à l’abandonner avant qu’il ne soit « trop tard ».

La réunion de Londres devrait mettre sur pied un comité de pilotage, comprenant des pays arabes, afin de proposer une vision politique et de coordonner les soutiens sur le long terme aux Libyens.

La conférence s’ouvrira à 13h00 GMT et se conclura par une conférence de presse à 16h30 GMT. Selon un diplomate, il pourrait y être question de nouvelles sanctions pour isoler un peu plus le colonel Kadhafi.

L’accord conclu sur la passation du commandement des opérations des Etats-Unis à l’Otan a été retardé par les inquiétudes de la Turquie concernant des pertes civiles en Libye.

Le ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu a déclaré aux journalistes l’accompagnant à Londres que la protection des civils était la priorité des priorités, et qu’il importait de tirer les leçons des conflits en Afghanistan et en Irak.

La Turquie, grand pays musulman membre de l’Otan, a fait part de son souhait d’intégrer le comité de pilotage politique qui doit être mis sur pied sur la crise libyenne.

L’Otan, estime Ankara, pourrait faire pression sur Kadhafi pour qu’il cesse toute attaque contre des civils et respecte un cessez-le-feu, après quoi le peuple libyen devrait être amené à décider de la manière dont il souhaite reconstruire le système politique de son pays.

UN MEMBRE DU CNT INVITÉ À LONDRES

« En Irak et en Afghanistan, nous avons assisté à des opérations militaires sans objectif politique », a fait remarquer le chef de la diplomatie turque.

Londres souhaite que la conférence réaffirme et renforce la détermination de la communauté internationale à faire respecter les deux résolutions des Nations unies sur la Libye, face aux critiques de la Russie pour laquelle les frappes aériennes contre les forces de Kadhafi vont au-delà du mandat défini par l’Onu.

Plus de 40 ministres des Affaires étrangères, dont la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton et les chefs de la diplomatie des pays de l’Otan, de l’Union européenne et de nations arabes, seront présents à Londres.

Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon et les dirigeants de l’Union africaine, de l’Organisation de la conférence islamique (OCI) et de l’Otan y prendront également parti, de même que le Premier ministre du Qatar, le cheikh Hamad bin Djassim al Sani, et un représentant de la Ligue arabe. Le Qatar a été, lundi, le premier pays arabe à reconnaître le Conseil national de transition (CNT, insurgés libyens).

Les autorités britanniques ont invité à Londres Mahmoud Djebril, l’un des membres du CNT, même s’il n’a pas été officiellement convié à la conférence, a-t-on appris de source diplomatique.

La Russie, qui ne fait pas partie de la coalition et s’était abstenue lors du vote sur la résolution 1973 de l’Onu instaurant une zone d’exclusion aérienne au-dessus de la Libye, ne sera quant à elle pas présente, a précisé un responsable britannique.

L’Italie a proposé lundi un accord politique pour sortir du conflit libyen, prévoyant l’instauration rapide d’un cessez-le-feu, le départ de Kadhafi en exil et un dialogue entre les insurgés et les chefs des tribus.

Le chef de la diplomatie italienne, Franco Frattini, a dit avoir discuté de cette proposition avec l’Allemagne, la France et la Suède, et il espère faire de même avec la Turquie avant l’ouverture de la conférence.

Le porte-parole de Frattini a indiqué que Rome espérait que la réunion de Londres exprimerait une « vision commune » de l’après-Kadhafi en Libye.

Reuters