Les parents de certains des 33 enfants haïtiens que dix missionnaires évangélistes ont tenté d’emmener hors du pays après le séisme en Haïti ont déclaré mardi à un juge qu’ils avaient volontairement donné leurs enfants aux Américains, d’après l’avocat des prévenus. Ces témoignages des parents signifient à ses yeux qu’aucune loi n’a été enfreinte, « et nous ne pouvons plus parler de trafic d’êtres humains » a déclaré Me Aviol Fleurant à la presse. Il s’est dit confiant dans un verdict clément des juges de Port-au-Prince.
Neuf des dix prévenus ont été entendus par le juge qui doit décider de poursuivre à leur encontre ou de les relâcher. Une nouvelle audience aura lieu mercredi, précise l’avocat.
Les dix membres de l’église baptiste avaient emmené les enfants sans documents administratifs adéquats pour passer la frontière de la République dominicaine. Ils affirment qu’ils les conduisaient dans un orphelinat, animés de bonnes intentions.
La cheffe de groupe, Laura Lisby, qui n’a pas été entendue mardi, avait affirmé que les enfants avaient été recueillis dans des orphelinats ou auprès de parents éloignés. Mais ce sont des pères et mères qui disent maintenant les avoir confiés aux religieux pour qu’ils reçoivent une éducation, et à condition de pouvoir leur rendre visite.
Par ailleurs, l’UNICEF a mis en garde contre le trafic d’enfants haïtiens et leur sortie du pays en contrebande qui pourrait se poursuivre. L’organisation internationale se dit soucieuse de protéger les enfants rescapés du séisme de l’exploitation sexuelle, du travail illégal ou de l’adoption non encadrée, et elle a commencé un recensement des enfants perdus ou qui ne retrouvent plus leurs parents, a indiqué Ann Veneman, directrice générale de l’UNICEF, interrogée par l’Associated Press. Les enfants isolés sont placés par l’UNICEF en partenariat avec d’autres associations humanitaires dans des institutions où ils reçoivent eau, nourriture et soutien psychologique.
AP
