Deux Français ont été enlevés au Niger, confirme Nicolas Sarkozy

Redaction

Nicolas Sarkozy a confirmé samedi l’enlèvement de deux Français au Niger, ajoutant que leurs ravisseurs étaient pris en chasse par la garde nationale nigérienne.
« Deux otages nouveaux ont été enlevés hier soir par quatre hommes armés alors qu’ils dînaient dans un restaurant à Niamey », a déclaré le président lors d’un déplacement à Schoelcher, en Martinique.

La garde nationale nigérienne, a-t-il poursuivi, s’est lancée à la poursuite du groupe de malfaiteurs « pour lui interdire de rejoindre une zone refuge, ce qui constitue une menace grave pour nos otages ».

Les services de sécurité nigériens avaient auparavant fait état d’une fusillade avec les ravisseurs.

« Ce matin, aux premières heures, il y a eu un premier contact, d’après ce que j’ai appris, entre les terroristes et la garde nationale nigérienne et le chef du détachement de la garde nationale nigérienne a été blessé », a dit le chef de l’Etat.

« A la minute où je vous parle, il semble, je suis prudent, que la garde nationale nigérienne poursuive les terroristes dans leur progression vers le Mali ».

« Cette opération est en cours et chacun comprendra que pour des raisons de sécurité, je ne puisse donner plus d’information, je n’en ai d’ailleurs pas davantage même si je suis minute par minute le déroulement de cette dramatique affaire », a ajouté Nicolas Sarkozy.

Le chef de l’Etat a à nouveau « déconseillé vivement » aux Français de se rendre « dans cette zone tant que les conditions de sécurité ne seront pas meilleures.

Nicolas Sarkozy, qui s’exprimait en ouverture d’une table ronde sur le tourisme aux Antilles, avait rencontré dans la matinée la famille d’un des cinq otages français enlevés en septembre dans le nord du Niger, qui est originaire de la Martinique.

« LES AGRESSEURS PARLAIENT ARABES »

Selon une source proche des services de sécurité nigériens, l’échange de tirs signalé samedi s’est produit à Ouallam, localité proche de la frontière malienne située à 160 km au nord-ouest de la capitale Niamey, où les deux otages ont été enlevés vendredi soir dans un bar.

Selon un témoin qui était présent dans le bar « Le Toulousain », « Quatre hommes portant des turbans et équipés d’armes automatiques ont fait irruption dans l’établissement. Trois sont allés directement à la table où les Français se trouvaient tandis que l’autre restait à l’entrée. »

« Les agresseurs parlaient arabe et ont contraint les Français à repartir avec eux », a-t-il ajouté.

Selon un autre témoin, les ravisseurs ont emmené les otages « dans un 4×4 aux vitres teintées ».

Plusieurs Occidentaux ont été enlevés au Niger ces dernières années, échouant souvent entre les mains d’Aqmi (Al Qaïda au Maghreb islamique). Les précédents enlèvements ont eu lieu dans le nord du pays, où l’influence du gouvernement de Niamey est plus ténue et où opèrent depuis longtemps rebelles et bandits.

Cinq Français, pour la plupart des collaborateurs des groupes Areva et Satom, ont été kidnappés avec deux autres personnes le 16 septembre dernier dans le nord du Niger à Arlit, un site d’extraction d’uranium.

L’enlèvement a été revendiqué par Aqmi dont le chef, Abdelmalek Droukdel, exige de la France qu’elle retire ses troupes d’Afghanistan et qu’elle négocie directement avec le chef d’Al Qaïda, Oussama ben Laden, si elle veut revoir vivants ses otages. Paris a indiqué être en contact avec les preneurs d’otages mais refuse de retirer son contingent d’Afghanistan.

On ignore pour l’heure si l’enlèvement de vendredi soir est ou non le fait de groupuscules liés à Al Qaïda. Il s’agirait quoi qu’il en soit du premier enlèvement de ce genre dans la capitale du Niger, perpétré à des centaines de kilomètres des zones désertiques où les islamistes opèrent.

Dans les autres cas de kidnappings, Aqmi a formulé un certain nombre de revendications, dont la libération d’islamistes emprisonnés dans des pays de la région.

Reuters