A côté du nom, du prénom et du sexe, sur les cartes d’identité égyptiennes on peut aussi y lire la confession du détenteur de ce document officiel. Scandalisé, un jeune mouvement laïc demande la suppression de cette mention.
« Haga tkhosseni », littéralement « ça ne regarde que moi » ! C’est le cri lancé par un jeune mouvement égyptien qui s’est constitué sur les réseaux sociaux. D’abord sur Facebook, avec un groupe créé le 12 avril, puis sur Youtube. Les protestataires exigent la suppression pure et simple de la mention de la religion sur les cartes d’identité. D’autant plus que le choix est limité : on est soit « copte », soit « musulman », pour l’administration égyptienne.
« Etre humain »
Sur sa page Facebook, le mouvement affirme lutter « contre l’intervention de l’État et des citoyens dans la vie personnelle des autres citoyens ». « Nous nous sommes concentrés sur les cartes d’identité parce que c’est le document de base des citoyens égyptiens. Mais la confession peut aussi être demandée en Égypte pour signer une procuration, des contrats de vente ou même pour s’inscrire à l’université ! », a expliqué aux Observateurs de France 24 Mohamed Adam, 25 ans, l’un des organisateurs de la campagne interrogé par . « Mais en quoi une information aussi personnelle est indispensable dans pareils cas ? », s’interroge-t-il.
En signe de protestation, ces Égyptiens trafiquent leur carte d’identité. A la place de « musulman » ou « copte », ils collent un morceau de papier sur lequel on peut lire « être humain » ou encore « ça ne regarde personne ».
En juillet 2012, une première initiative avait été lancée sur Facebook en faveur de la sécularisation de l’Egypte, en proie à une profonde division entre chrétiens et musulmans.