30 présentatrices en voile intégral animent sur Maria TV des émissions consacrées essentiellement à des problématiques religieuses.
Une nouvelle chaîne egyptienne a été lancée au Caire pour le premier du Ramadhan. Maria TV dont le nom signifie Mariya (une des épouses du prophète Mohamed ), diffuse depuis le 20 juillet des présentatrices en niqab, gantées et dont seuls les yeux sont visibles à travers une fente. La particularité de cette chaîne est d’être dirigée exclusivement par des femmes.
« Programme pour enfants, émissions de couture, débats sur les relations, comédie politique : nous avons tout ce dont une femme peut avoir besoin », déclare Abeer Shaheer, principale présentatrice de la chaîne qui se veut un média féminin très orienté vers la religion.
L’ensemble de la programmation est diffusée sur le site Al Ahram online.
« Le principal but de la chaîne est de prouver à la société qu’il y a des femmes en niqab qui sont actives, qui peuvent jouer un rôle dans la société et réussir, devenir docteur, ingénieur ou une personnalité médiatique reconnue », souligne-t-elle.
Islam pour les femmes sur les ondes
« Nous avons été opprimées pendant des décennies. Nous ne sommes pas autorisées à nous rendre dans certains endroits, nous sommes traitées de façon différente à l’université et par les institutions gouvernementales simplement parce que nous avons décidé d’exercer notre libre arbitre (…) en portant quelque chose qui nous semble conforme à l’islam », déplore Mme Shaheer.
Iman Fahmy, une jeune diplômée en commerce qui travaille pour Maria TV confirme que la chaîne veut aider les gens à « suivre le droit chemin » et pousser « les femmes et les filles musulmanes à être vertueuses ».
Si la chaîne s’intéresse principalement à des thématiques religieuses, elle ne s’interdira pas de traiter des sujets délicats comme l’infidélité dans un couple marié.
Le lancement de cette chaîne a ravivé les craintes, omniprésentes depuis la montée de l’islamisme et l’arrivée au pouvoir de Mohamed Morsi. Certains approuvent Maria TV en tant qu’exemple de liberté d’expression tant réclamée par les militants lors de la révolution.
Myriama Mokdahi
