Mohammed Morsi, récemment élu Président égyptien a émis ce dimanche un décret annulant la dissolution du Parlement le 14 juin par la Cour suprême constitutionnelle, selon l’agence officielle MENA.
Cette prise de position constitue un élément déterminant dans le bras de fer qui s’est joué entre le leader des Frères musulmans et l’armée.
Les militaires avaient officiellement transmis le pouvoir le 30 juin dernier, tout en s’efforçant de limiter les prérogatives du nouveau chef de l’Etat.
Le décret présidentiel autorise aux parlementaires de siéger à nouveau et convoque l’organisation de nouvelles élections législatives dans les deux mois suivant l’adoption d’une nouvelle Constitution.
Cette loi fondamentale ne devrait pas être promulguée avant fin 2012.
Le 14 juin, à quelques jours du deuxième tour de l’élection présidentielle, la Cour suprême constitutionnelle avait dissous le Parlement à majorité islamiste, suggérant des irrégularités lors des législatives organisées fin 2011 et début 2012. Les Frères musulmans avaient alors remporté près de la moitié des sièges des députés, laissant un quart pour le parti salafiste Al-Nour.
Après la dissolution du Parlement, le Conseil suprême des forces armées (CSFA) à la tête du pays depuis la chute de Hosni Moubarak en février 2011 avait repris le pouvoir législatif, notamment le contrôle du budget.
Au soir du second tour de l’élection, les généraux ont par ailleurs amendé la déclaration constitutionnelle par intérim afin de renforcer. Ils ont également mis en place un Conseil de sécurité nationale, afin de préserver une maîtrise des questions de défense, de sécurité et de politique étrangère.
Le CSFA n’a, cependant, pas réagi dans l’immédiat au décret présidentiel.
Myriama Mokdahi