Enlevé puis séquestré, un Algérien a été retrouvé mort dans le nord du Mali

Redaction

Un Algérien du sud du pays aurait été enlevé, séquestré et assassiné dans le nord du Mali, région en guerre depuis plus d’un an. Le décès de cet homme de 45 ans, dont l’enterrement a eu lieu mercredi dans la wilaya d’Adrar, a été rapporté par le journal Le Temps d’Algérie.

L’homme assassiné était un commerçant algérien dénommé Hama. Il vivait dans la wilaya d’Adrar, plus précisément à Bordj Badji Mokhtar, une daïra de l’extrême sud du pays qui se trouve à la frontière avec le Mali. L’Algérien aurait été enlevé dans la ville d’El Khalil, située dans la région de Kidal au nord du Mali, où il s’était rendu pour faire du commerce, notamment de produits alimentaires. Le Temps d’Algérie raconte qu’il aurait été séquestré puis assassiné. Les obsèques du commerçant se sont déroulées mercredi à Bordj Badji Mokhtar. Pour le moment, les auteurs de ce crime n’ont pas été identifiés.

Depuis le début des affrontements entre l’armée régulière malienne et les rebelles touaregs, le nord du pays est une zone particulièrement instable. A la suite de l’intervention française contre les groupes terroristes à partir du 11 janvier 2013, plusieurs Algériens du sud auraient disparu au Mali. Certains seraient restés coincés lors de la fermeture des frontières algéro-maliennes, tandis que d’autres auraient été séquestrés ou même tués.

Le Temps d’Algérie retranscrit dans son article deux témoignages de nomades algériens qui ont perdu la trace de plusieurs membres de leur famille et attendent toujours le retour de leurs proches partis au Mali. Le premier témoignage est celui d’Okba Kounta Mustapha : «Mon père Okba Kounta Omar, ma mère et mes six frères et sœurs, dont le plus âgé, Hassane, 13 ans, et le cadet, Ali, 3 ans, sont portés disparus au nord du Mali». «Ils étaient au nord du Mali quand la guerre a éclaté et les frontières fermées. Ils y sont toujours mais ils ne peuvent rentrer au pays. Ils sont portés disparus», avait déclaré Mustapha aux journalistes du Temps d’Algérie. La seconde disparition retranscrite par le journal est celle de Tarkzi Abdallah, un père de famille qui possédait deux cafés-restaurants, l’un à Adrar et l’un à Gao, qu’il a fermé au moment de la guerre. «Il était reparti le 1er février vers El Khalil, au Mali, pour ramener son matériel de café, après avoir enregistré son déplacement à la police de l’air et des frontières (PAF) de Bordj Badji Mokhtar. A son retour, il a été enlevé sur la RN6, reliant Bordj Badji Mokhtar à El Khalil, sur la route de Timyawine. Certains nous disent qu’il est à Kidal, d’autres pensent qu’il est à Tessalit», avait expliqué un proche parent.

Les disparitions et les drames humains qui se déroulent dans le sud de l’Algérie depuis le début du conflit malien semblent bien réels, mais sont encore très peu médiatisés. Ces régions sont en effet plutôt isolées et peu d’organes de presse sont présents sur place. La problématique d’insécurité et d’instabilité qui règnent dans la région du Sahel depuis plusieurs années est néanmoins régulièrement évoquée. D’autant plus lorsqu’il s’agit d’événements tels que l’enlèvement de diplomates algériens et les négociations pour leur libération.