Le jeûne du mois de Ramadan 2013 (1434 H) aura lieu du 9 juillet au 8 août en France. La date vient d’être fixée en avance par le Conseil français du culte musulman. Quelques heures avant cette annonce, le CFCM a déclaré que dorénavant le calendrier musulman sera décidé au préalable en se basant sur des calculs astronomiques.
Le calendrier musulman ou hégirien est un calendrier lunaire qui est donc traditionnellement basé sur l’observation de la lune. Dans la loi coranique, le début du ramadan est déterminé par une commission de savants et d’hommes religieux qui attendent l’apparition du croissant lunaire au cours de la veillée du doute. Cette pratique se base sur un hadith du Prophète Muhammed (QSSL) : «Jeûnez après l’observation (du croissant) et célébrez la fin (du ramadan) après l’observation (du croissant) ; si le temps est couvert, complétez 30 jours de Châbane (mois qui précède le ramadan)».
Le président du CFCM, Mohammed Moussaoui, justifie cette décision par plusieurs arguments. Le premier est celui du manque de visibilité en France : «Les musulmans scrutent le ciel à la recherche du nouveau croissant. Les dates des fêtes varient donc d’un pays à l’autre» «Or, en France, la visibilité n’est pas très bonne. On se basait donc sur les observations effectuées ailleurs dans le monde». Le second argument est de réduire les tensions entre musulmans. Le fait de se baser sur les observations des autres pays provoquait en effet, des tensions au sein des différentes communautés musulmanes en France.
Mohammed Moussaoui se défend d’instaurer une pratique contraire à l’islam. «Ce choix est conforme au droit musulman», précise-t-il. Selon lui, c’est déjà le même principe qui est utilisé pour les horaires de prières. Mais elles sont basées sur les mouvements du soleil et non de la lune. La Turquie fixe également à l’avance les dates du Ramadan et des fêtes religieuses, tient-il à rappeler. Par souci de laïcité, le pays ne se base pas sur le calendrier lunaire hégérien mais sur le calendrier grégorien et les dates sont donc déterminées en amont.
Le but de la décision du CFCM est de permettre aux musulmans en France de «s’organiser», «les salariés auront la possibilité d’anticiper ces moments avec leurs employeurs », estime le président de cette institution, qui précise aussi que «cela permettra aux abattoirs et à ceux qui souhaitent louer des salles de prière de mieux se préparer».
