Une tête de porc, ainsi que quatre pattes sanguinolentes ont été déposées sur le chantier d’une future mosquée à Narbonne, dans le sud de la France. Un acte qui n’est pas isolé puisqu’une douzaine de lieux de culte musulman ont subi des actes de vandalisme depuis le début de l’année 2013 en France.
Ce sont les membres d’une association musulmane de Narbonne qui ont fait cette découverte, lundi matin, sur le site de leur mosquée en construction dans un quartier populaire de la ville. Mais ne souhaitant pas donner un écho supplémentaire à cet acte de vandalisme, l’association n’a pas communiqué immédiatement sur l’incident. Il a fallu attendre que l’affaire soit saisie par le parquet pour qu’elle soit connue au grand jour. Le service du procureur de la République a en effet ordonné une enquête pour «dégradations et provocations à la haine raciale» et a expliqué les faits à l’AFP. Le procureur David Charmats a d’ailleurs déclaré ce mardi à l’agence de presse qu’il veut savoir «absolument» ce qui s’est passé et éventuellement trouver les auteurs.
Le chantier de cette mosquée du sud de la France avait déjà fait l’objet d’un acte de vandalisme similaire en décembre dernier. Une situation qui semble se répéter de plus en plus en France, en particulier ces trois dernières années. Rien que depuis le début de l’année 2013, le Conseil français du culte musulman a relevé qu’une douzaine de mosquées ont été victimes d’actes de vandalisme en France.
Le porc est en tout cas un symbole souvent utilisé pour réaliser des actes islamophobes explique Abdallah Zekri, le président de l’Observatoire contre l’islamophobie. Parmi l’ensemble des actes islamophobes constatés en 2012, il estime que 12% sont directement liés au porc, cet animal interdit à la consommation pour les musulmans. «Des lettres truffées d’insultes de type “sales porcs”, des dessins de cochon tagués et, pire, des têtes de porc ou du sang retrouvés dans les mosquées», rappelle Abdellah Zekri. «Oui, le porc est devenu le symbole de l’islamophobie», analyse-t-il.
