Un rapport-choc veut révolutionner l’intégration à la française. Divisé en cinq volets (« connaissance – reconnaissance », « faire société commune », « mobilités sociales », « protection sociale » et « intégration – habitat »), le texte en question fait un constat d’échec de la politique d’intégration de la France.
Tout en mettant en exergue la nécessité de repenser cette politique, les auteurs du rapport préconise d’ »assumer [sa] dimension arabo-orientale […] et sortir de son attitude post-coloniale ». Dans ce sens, il suggère notamment d’accepter le voile à l’école.
Ce rapport, commandé par le gouvernement français et publié vendredi, conclut à l’échec de la politique d’intégration de la France. « Le terme d’intégration lui-même est mis à mal et souvent réfutés par ceux qui y sont assignés, rendant caduque et inefficace toute action désignée par ce terme. Ce rejet vient du fait que souvent, par abus de langage, par méconnaissance ou confusion, mais aussi du fait de perceptions réductrices ou idéologiques voire de représentations sociales (de l’autre), la notion d’intégration est renvoyée à certains descendants d’immigrés totalement parties prenantes de la société française », peut-on lire dans ce rapport. En d’autres termes, la notion est « abusivement » utilisée en évoquant des citoyens « totalement » français. Ce qui a tendance à éveiller chez ces Français, d’origine étrangère, le sentiment de « non intégration ». D’où certaines situations paradoxales, comme les manifestations à travers plusieurs villes françaises, pour célébrer les victoire de l’équipe nationale algérienne, de Français, d’origine algérienne, de troisième génération, alors qu’ils ne font pas la même chose pour leur équipe nationale.
Ce rapport suscite un mal l’aise au sein de la classe politique française qui, il n’y a pas longtemps, faisait l’éloge du groupe de travail chargé de son élaboration. D’autant plus qu’il paraît à la veille de la visite du Premier ministre français, Jean-Marc Ayrault, en Algérie. Le Premier ministre et le Président François Hollande ont, tous deux, pris leur distance avec le document, en affirmant que ce rapport est une base de travail et ne constitue nullement l’avis de l’exécutif.
Elyas Nour