Désinformation et censure, l'autre guerre que mène Israël

Redaction

Après le retournement spectaculaire d’Olmert, qui avait prononcé le mot « pogroms » pour qualifier les agressions des colons contre les palestiniens dans les territoires occupés, c’est au tour de l’ambassadeur de France Stéphane Hessel de fustiger la censure israélienne. (Sic!)
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C’est le vieil ambassadeur de France Stéphane Hessel qui fait le rapprochement dans Libération le 31 décembre. Dans un article intitulé « La multiplicité de mes indignations », il s’indignait du spectacle révoltant donné par le pseudo-humoriste Dieudonné faisant remettre un prix au négationniste Robert Faurisson par une personne en pyjama rayé. « On ne doit pas laisser impuni le spectacle abject de 5 000 personnes ovationnant le négationniste Faurisson, mais en même temps on ne peut qu’être scandalisé par l’absence de toute sanction à l’égard d’un Etat – un gouvernement intérimaire, celui d’Israël, massacrant des enfants palestiniens », écrit l’ancien résistant rescapé de Buchenwald.

Le lien entre le spectacle de Dieudonné, dont la vidéo circule sur Internet, et les événements de Gaza n’est pas artificiel : il y a eu au cours de ce show des jeunes qui ont crié vive la Palestine et ont manifesté leur solidarité avec les habitants de Gaza. Pour Hessel, c’est cet amalgame qui fige aujourd’hui les consciences occidentales. Pourquoi la communauté internationale est-elle « quasi silencieuse face à cette offensive terrible ? », interroge-t-il. « Parce qu’elle est intimidée par Israël, elle redoute de se faire traiter d’antisémite, elle craint qu’on ne fasse pas toute sa place à ce peuple qui a été tellement martyrisé », lâche-t-il.

Une telle impuissance à condamner sans faux semblants la riposte disproportionnée des Israéliens aux tirs du Hamas se retrouve dans la couverture médiatique de l’événement. Rares sont les médias qui s’indignent ouvertement non seulement des centaines de morts, y compris parmi les civils, de l’offensive israélienne mais aussi des techniques employées pour occulter la vérité des bombardements.

Rappelons pourtant que le blocus de Gaza vaut aussi pour les journalistes qui ne peuvent pas entrer dans le territoire pour témoigner des souffrances endurées. L’association de la presse étrangère en Israël a d’ailleurs saisi la Cour suprême israélienne à ce sujet. Il est vrai que Tsahal dispose désormais de sa propre chaîne sur Youtube où l’on peut voir ses raids aériens sur Gaza et ses actions militaires. Des raids qui ont justement touché, et ce n’est évidemment pas un hasard, la chaîne de télévision du Hamas Al-Aqsa TV, comme s’il n’était plus désormais question d’avoir une autre propagande que celle d’Israël.

Ces actions ont été condamnées mardi par Reporters sans frontières qui estime que « si l’Etat d’Israël légitime ouvertement les attaques contre les médias, fussent-ils propagandistes », il doit le dire clairement.

par Amaury de Rochegonde
Source: RFI