Un immigré algérien en Grande-Bretagne, emprisonné pendant 15 mois, après avoir menacé de brûler ses deux filles et la mère de ses enfants, ne sera finalement pas expulsé. La justice britannique lui reconnaît son droit à « avoir une vie de famille ».
Polémique en Grande-Bretagne sur le cas d’un immigré algérien, entré illégalement sur le territoire en 2003. À cette époque, il avait payé des passeurs pour tromper la vigilance des gardes côtes. L’homme en question, dont l’identité n’a pas été révélée, connaît de sérieux démêlés avec la justice britannique depuis qu’il a menacé de tuer ses deux filles et la mère de ses enfants. L’histoire remonte à l’année 2012 lorsque cet Algérien de 42 ans a juré de brûler la maison familiale dans laquelle se trouvaient ses petites et son ex-compagne, une Angolaise, rapporte le quotidien britannique The Daily Mail. Suite à ces menaces, la cour de Wolverhampton Crown a infligé une peine d’emprisonnement de 15 mois à ce père de famille.
Ce dernier a été reconnu, par les services sociaux, comme un danger pour ses deux filles, âgées aujourd’hui de 5 et 7 ans. Un Plan de protection des enfants a même interdit à cet Algérien de vivre avec ses enfants. Depuis 2012, il était sous le coup d’un mandat d’expulsion, décrété par la Ministre de l’Intérieur Theresa May, qui avait signé un ordre de déportation pour le renvoyer en Algérie. Un tribunal avait, dans le même temps, affirmé que cette expulsion n’affecterait pas l’équilibre de ses deux filles.
Malgré cela, il a été autorisé, fin novembre, à rester sur le sol britannique. Le juge, qui a pris cette décision, s’appuyant sur le doit de cet Algérien « à avoir une vie de famille », M. Conway, s’est justifié en disant que l’immigré algérien a « été assez puni ». « Je ne pense pas qu’une surveillance prolongée vous aidera. Ce qui vous aidera en revanche c’est de vous remettre sur les rails avec votre famille et vos enfants et je sais que vous êtes déterminé à faire cela », lui a-t-il expliqué au cours de l’audience. Et de conclure : « Vous avez fait une terrible erreur mais vous n’êtes ni un danger pour la société et ni un pyromane ».
Grande-Bretagne : Vers l’expulsion de tous les criminels étrangers ?
Mais, en Grande-Bretagne, la décision du juge Conway ne fait pas l’unanimité. Un porte-parole du ministère de l’Intérieur, qui témoigne sous couvert de l’anonymat dans les colonnes du Daily Mail, regrette que cet Algérien n’ait pas été déporté. « Les criminels étrangers ont trop abusé des droits humains et affirmé que leur droit à avoir une vie de famille en Grande-Bretagne prévaut sur les crimes qu’ils ont commis sur leurs victimes ». Il espère que la nouvelle loi sur l’immigration rendra difficile aux immigrés d’éviter l’expulsion du territoire. Cette nouvelle loi sur l’immigration devrait réduire le nombre de recours pour rester dans le pays « de 17 à 4 », envisage ce responsable du ministère de l’Intérieur britannique. « Les étrangers qui enfreignent la loi devraient être expulsés. Et c’est ce que ce nouveau texte de loi va nous permettre de faire », conclut-il.