François Hollande à la reconquête du Maroc

Redaction

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Le président français a achevé jeudi une visite officielle de 48 heures au Maroc, avec l’espoir que la France retrouve sa place de premier pays fournisseur du royaume chérifien.

Quatre mois après sa visite à Alger, François Hollande s’est rendu les 3 et 4 avril au Maghreb. Direction cette fois le Maroc. Dans ses habits de VRP, le Président français a rencontré pour la deuxième fois Mohamed VI, qui avait été le premier chef d’Etat à être reçu par François Hollande à Paris. Accompagné d’une délégation forte d’une cinquantaine de chefs d’entreprises et de plusieurs ministres, François Hollande a signé une trentaine de contrats dans le domaine des transports, de l’agroalimentaire, du traitement des eaux et des énergies renouvelables notamment. Objectif: redevenir le premier fournisseur du Maroc. Une position que la France a concédé en 2012 à l’Espagne, dont les exportations ont grimpé de 29 % durant l’année écoulée pour atteindre 5,3 milliards d’euros. Au même moment les exportations françaises ont baissé de 6,5 %, à 4,3 milliards d’euros. « Les Espagnols qui sont en crise ont cherché à prendre des marchés » dans une région limitrophe, sans oublier que des « Espagnols sont (même) venus s’installer au Maroc », a expliqué mercredi le chef de l’Etat français devant une assistance composée de 400 chefs d’entreprises du Maroc et de France.

Deuxième explication plausible : les patrons français ont pensé que le marché marocain était acquis et « garanti » d’avance, a poursuivi François Hollande qui souhaite voir « plus de PME, plus d’investissement, des colocalisations suivant le concept de gagnant/gagnant, et plus de formation de jeunes ». Mais pour le directeur de l’Institut français de prospective économique du monde méditerranéen, Jean-Louis Guigou, la principale menace pour les investissements français au Maroc ne vient en réalité pas de la péninsule ibérique. « Ce qui m’inquiète le plus c’est l’agressivité (commerciale) de la Chine en Afrique, il faut faire attention », avertit Jean-Louis Guigou.

Le Maroc chouchou des investisseurs français

Malgré ce recul, les investisseurs français continuent de privilégier le Maroc qui restent leur destination favorite sur le continent africain. Sur les dix dernières années, les investissements français ont représenté plus de 5,6 milliards d’euros. Et avec 3,3 millions de visiteurs en 2011, les Français constituent toujours le premier contingent de touristes au Maroc.

Ce voyage d’Etat a été une parenthèse de courte durée pour le gouvernement français, éclaboussé par le retentissant scandale de fraude fiscale de Jérôme Cahuzac, l’ancien ministre du budget. Ce-dernier a nié pendant des mois détenir un compte bancaire en Suisse avant d’avouer mardi. « On a beau signer des accords, on pense à ce qui va nous arriver quand on va rentrer », a glissé jeudi le ministre français de l’agriculture, Stéphane Le Foll, en quittant le palais royal.