L’un des cinq bateaux constituant la « flottille de la liberté III », qui veut briser le blocus sur la Bande de Gaza, a été intercepté ce lundi 29 juin par la marine israélienne. Les quatre autres bateaux ont rebroussé chemin, direction les ports grecs. À leur bord, un député algérien.
Il avait une infime chance d’arriver à destination et le savait pertinemment. Le député du MSP, Nasser Hamdadouche, ainsi que des dizaines de militants pro-palestiniens ont tenté, ce lundi, de briser le blocus sur Gaza, imposé par l’Etat sioniste depuis 2007. Soit cinq ans après la première tentative d’une flottille internationale, qui s’était soldé par la mort de dix Turcs, tués lors d’un assaut israélien.
« Marianne », un bateau de pêche réaménagé, parti de Suède à la mi-mai, a été intercepté par la marine israélienne dans la nuit de dimanche à lundi. Les militaires israéliens sont montés à bord et ont fouillé le bateau. Les passagers embarqués sur le « Marianne » ont alors été contraints d’accoster au port d’Ashdod, situé à une quarantaine de kilomètres au nord de la Bande de Gaza, d’où ils seront expulsés, indique un communiqué de l’armée sioniste. Elle a, par ailleurs, affirmé que l’opération s’est déroulée sans violence.
En tout, une cinquantaine de militants pro-Palestiniens, originaires de 17 pays différents, faisaient partie du voyage à bord du « Marianne », selon un communiqué de l’ONG pro-palestinienne International Solidarity Movement (ISM). Ces activistes transportaient des panneaux solaires dans le but de pallier les coupures d’électricité fréquentes dans l’enclave palestinienne ainsi que du matériel médical.
Apprenant la nouvelle, les quatre autres bateaux de la flottille de la liberté III ont fait demi-tour pour revenir sur les côtes grecque, d’où ils s’étaient élancés vendredi dernier. L’Algérien Nasser Hamdadouche, à bord de l’une ces embarcations, serait encore en mer, croit savoir le président du MSP, Abderrazak Makri, joint ce lundi par la rédaction d’Algérie-Focus. « Nasser Hamdadouche est parti de son propre chef avec la flottille pour la liberté III, mais cela correspond à une initiative collective. Le MSP a toujours été actif dans la lutte pour la libération de la Palestine et la levée du blocus. Moi-même, j’ai participé à la première flottille, en 2010. Je me trouvais sur le Mavi-Marma en compagnie de 28 autres députés du MSP », précise Abderrazak Makri.
Moncef Marzouki à bord du bateau intercepté
Pour rappel, un commando israélien avait donné l’assaut sur six navires civils, affrétés par l’ONG turque IHH (La Fondation pour l’aide humanitaire), acheminant de l’aide humanitaire aux habitants de la bande de Gaza. L’armée sioniste avait lancé l’opération alors que les navires se trouvaient encore dans les eaux internationales. Dix militants turcs avaient été tués durant l’assaut. Mais, Israël s’est finalement tiré d’affaire, évitant des poursuites judiciaires pour crime de guerre. La procureure de la Cour pénale internationale, Fatou Bensouda avait déclaré, en novembre 2014, que « l’on pouvait raisonnablement penser que des crimes de guerre relevant de la compétence de la Cour pénale internationale avaient été commis sur l’un des navires en cause, le Mavi-Marmara ». Mais ces crimes ne sont pas « suffisamment graves pour que la Cour y donne suite », avait-elle conclu.
Notons enfin que des personnalités de tous horizons ont pris la mer pour rejoindre Gaza. L’ancien président de la Tunisie, Moncef Marzouki était ainsi à bord de « Marianne » lors de l’interpellation. « Des élus, des députés des parlementaires espagnols, grecs et jordaniens, des universitaires, des sportifs, une religieuse espagnole, Teresa Forcade, et des médias de différents pays », participent à l’opération rapporte sur son site internet Plateforme des ONG françaises sur la Palestine.