Monstre du cinéma français mais décrié dans son pays natal pour son exil fiscal en Belgique, Gérard Depardieu va demander la nationalité algérienne, a-t-il confié au magazine hebdomadaire français Le Journal du dimanche, six mois exactement après avoir obtenu un passeport russe.
Provocation ou réelle intention ? Toujours est-il que Gérard Depardieu a déclaré dans les colonnes du magazine hebdomadaire Le Journal du dimanche (JDD) qu’il envisage très sérieusement de prendre la nationalité algérienne. « J’ai sept passeports de plusieurs pays que j’aime. Je vais d’ailleurs demander celui de l’Algérie », a-t-il confié dans une interview fleuve, parue ce dimanche sur le JDD. Vigneron à ses heures perdues et ancien proche du très controversé homme d’affaires Rafik Khalifa, le richissime acteur apprécie beaucoup le pays au point d’avoir failli mettre la main sur 4 hectares de vignobles dans la wilaya de Aïn Témouchent, au début des années 2000.
Collectionneur de passeports, l’icône du cinéma français s’était vu accorder la nationalité russe début janvier, en pleine polémique sur son exil fiscal en Belgique, à quelques mètres de la frontière avec la France. Dans cet entretien, celui qui se présente désormais comme un « acteur franco-russe » défend âprement son pays d’adoption. « Je ne suis pas d’accord avec ce qu’on dit en France sur la Russie et la Tchétchénie dont je suis citoyen d’honneur. Il faut vivre là-bas et ne pas juger », assène-t-il.
Etranger à la langue de bois et au politiquement correct, Gérard Depardieu ne manque pas de tacler au passage sa terre natale, estimant avoir « été poussé à l’expatriation ». « Je ne suis pas un exilé fiscal, je ne fuis pas le fisc », a-t-il insisté. « J’ai juste dit que [le taux d’imposition] sur ma personne était trop à mon âge […] J’aime les Français, je ne suis pas parti. Je suis né en France avec rien, je fais vivre une centaine de personnes depuis 30 ans », rappelle le comédien. En décembre dernier, l’interprète de Christophe Colomb et d’Obélix n’y était pas allé de main morte, traitant le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault de « minable » dans une lettre incendiaire publiée dans la presse française.
Aujourd’hui « citoyen du monde », demain citoyen algérien ?