Le gouvernement britannique a annoncé mercredi 10 septembre la création d’un système de prêt étudiant conforme à la charia, afin de permettre aux étudiants musulmans de s’acquitter de leurs frais de scolarité.
Depuis 4 mois, le département pour l’innovation et le développement des compétences dans le secteur des affaires (BIS), une agence gouvernementale britannique, planche sur la création de prêts étudiants conformes à la loi islamique.
En effet, les frais de scolarité en Grande-Bretagne sont à ce point exorbitants (près de 9 000 livres par an soit 1 183 256 dinars algériens) que la plupart des étudiants souscrivent un prêt auprès de la compagnie du prêt étudiant (SLC). Jusqu’en 2012, le seul taux d’intérêt pratiqué était celui de l’inflation. Mais le système a changé en 2012, de sorte que les étudiants doivent désormais composer avec un taux d’intérêt égal au taux d’inflation plus 3 pour cent.
Le problème est que les prêts avec intérêt sont contraires à la charia. De ce fait, de nombreux étudiants musulmans ont été pénalisés par l’introduction du nouveau système. Sur les 20 000 personnes interrogées depuis quatre mois par le BIS, 93% disent avoir constaté une diminution du nombre d’étudiants musulmans dans les universités britanniques.
La demande pour des prêts étudiants ne s’opposant pas à l’islam était donc forte. Le gouvernement britannique et le BIS ont collaboré avec des experts en finance islamique afin de mettre en place un système adéquat.
Remplacer les intérêts par des dons
Les nouveaux prêts proposés aux étudiants musulmans seront financés par un fonds spécifique alimenté au départ par des dons et des prêts sans intérêts. Les étudiants qui souscriront à un prêt recevront l’argent de ce fonds. À la fin de leurs études, ils devront restituer 9% de leur revenu annuel chaque année, et ajouter à cette somme un don. En d’autres termes, le système de prêts conformes à la charia remplace les intérêts par un don, de sorte que les étudiants musulmans paieront au final la même somme que les étudiants qui ont recours aux prêts traditionnels.
Le gouvernement britannique souhaite ainsi encourager l’inscription des étudiants musulmans à l’université. Un porte-parole a ainsi déclaré au Daily Mail : « Rendre l’éducation supérieure plus accessible fait partie du projet économique du gouvernement pour, sur le long terme, encourager le développement des compétences et renforcer la croissance ».
Ce système de prêts conformes à la loi islamique devrait être mis en place dans les trois prochains mois.