Grande-Bretagne : les émeutes se propagent de ville en ville*

Redaction

Les émeutes gagnent du terrain en Grande-Bretagne. Cinq jours après leur événement déclencheur, la mort d’un homme de 29 ans tué par la police, jeudi, les phénomènes de violence et de vandalisme qui ont plongé Londres dans le chaos et la stupéfaction s’étendent à d’autres villes du pays.

Les émeutes gagnent d’autres villes

Les émeutes ont repris mardi en fin d’après-midi près de Birmingham (Centre), la deuxième ville du pays, et à Manchester (Nord-Ouest), a annoncé la police.

A Manchester, qui n’avait jusqu’à présent pas été touchée par les violences, une vingtaine de jeunes ont lancé des briques sur des voitures de police avant d’être dispersés, et plusieurs magasins ont été incendiés. « Quelques magasins ont été attaqués par des groupes de jeunes qui se sont rassemblés et semblent déterminés à provoquer des désordres », a déclaré le chef adjoint de la police de Manchester.

A West Bromwich, une localité proche de Birmingham, environ 200 personnes derrière des barricades ont envoyé des projectiles en direction des forces de l’ordre, incendié des véhicules et vandalisé des magasins, selon la police et la BBC. A Wolverhampton, dans la banlieue de Birmingham, des magasins ont également été livrés à des pillages, a indiqué la police.

Birmingham avait été le théâtre de violences dans la nuit de lundi à mardi, où des magasins du centre-ville avaient été pillés et un commissariat de police incendié. Plus de 130 personnes ont été interpellées après ces incidents. Depuis le début des violences samedi en Grande-Bretagne, les émeutiers ont souvent pris la police pour cible, et 111 membres des forces de l’ordre ont été blessés à Londres. A Liverpool, lundi, la police locale avait également fait état de scènes de violence, notamment l’incendie de plusieurs voitures.

A Londres, où un important dispositif policier a été déployé, aucun incident n’était répertorié en début de soirée, mais la tension était perceptible. Le reporter du Guardian Paul Lewis, qui suit les événements sur son compte Twitter, a même décidé d’aller à Birmingham pour couvrir les événements de la nuit :

Dispositif exceptionnel

A l’issue d’une réunion d’urgence, David Cameron a promis de tout mettre en œuvre pour ramener l’ordre dans les rues des grandes villes. Il a annoncé une augmentation des effectifs policiers à Londres, qui passeront de 6 000 à 16 000. Il a également précisé que les vacances parlementaires seraient interrompues jeudi pour une séance exceptionnelle consacrée à ces émeutes.

La Fédération anglaise a par ailleurs annoncé l’annulation du match de football amical Angleterre-Pays-Bas. Il devait se tenir mercredi à Londres. Les violences dans plusieurs quartiers ont déjà conduit au report de plusieurs matchs de Coupe de la Ligue.

Pas de preuve que Mark Duggan ait ouvert le feu

La Commission de contrôle indépendante (IPCC) qui a ouvert une enquête sur les circonstances de la mort de Mark Duggan, à l’origine des troubles, a estimé, mardi, qu’il n’y avait « pas de preuve à ce stade », au vu des expertises balistiques, que l’homme tué jeudi par la police ait ouvert le feu.

Un peu plus tôt dans la journée, un médecin légiste avait précisé, lors d’une audience devant un tribunal de Londres, que Mark Duggan, père de quatre enfants, était mort d’une seule balle reçue dans la poitrine.

Un mort dans les émeutes

Un homme de 26 ans, blessé par balle dans une voiture, lundi soir, lors des émeutes à Londres, a succombé à ses blessures, a annoncé la police mardi 9 août. Il s’agit du premier mort depuis le début des violences, ce week-end.

Pour la première fois depuis le début des émeutes, les violences se sont en outre étendues à d’autres villes du pays, dans la nuit de lundi à mardi : Birmingham, Liverpool et Bristol sont ainsi touchées, ce qui a poussé le premier ministre à rentrer d’urgence à Londres.

Arrestations

La police londonienne a arrêté trois personnes soupçonnées de « tentative de meurtre » contre des membres des forces de l’ordre, a annoncé Scotland Yard mardi. Plus de six cent cinquante personnes – dont un garçon de 11 ans – ont été arrêtées depuis le début des violences.

(lemonde.fr)

(*) Le titre est de la rédaction