Comme chaque année, l’Institut pour l’économie et la paix (IEP) a publié son rapport sur l’état de la paix dans le monde. Le think tank calcule pour cela l’Indice de paix mondial (IPM), et ce grâce à trois thèmes : le niveau de sûreté et de sécurité dans les sociétés, l’ampleur des conflits internes et externes, et le degré de militarisation de chaque pays. 162 pays sont ainsi évalués, grâce à un ensemble de 22 indicateurs quantitatifs et qualitatifs. Plus l’indice global est bas est plus le pays est considéré en paix.
L’IEP est un think tank international et indépendant, dont le but « est de porter l’attention du monde sur la paix en tant que mesure positive, réalisable et tangible en faveur du bien-être humain et du progrès ». Chaque année, l’organisation calcule l’Indice de paix mondial (IPM), afin d’évaluer l’évolution de la paix dans le monde.
En 2014, comme au cours des 6 années précédentes, on observe une légère dégradation de la situation mondiale. Cette détérioration confirme 7 années de tendance à la baisse, qui renverse 60 années d’une tendance à la hausse, constatée depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Comme l’explique Steve Killelea, fondateur et président exécutif de l’IEP, « de nombreux macro-facteurs ont entrainé la détérioration de la paix au cours des 7 dernières années, notamment les répercussions économiques ininterrompues de la crise financière mondiale, les répercussions du printemps arabe et la propagation continue du terrorisme ». « Ces effets étant susceptibles de perdurer dans un avenir proche, il est peu probable que le niveau de paix rebondisse de manière significative, » ajoute-t-il.
Certains événements ponctuels ont également contribué à l’évolution négative de la situation mondiale, tels que les tensions en Urkaine, les conflits en Syrie et au Soudan du Sud, et l’intensification du terrorisme dans de nombreux pays. De plus, 3 des 22 facteurs sont en hausse significative : l’activité terroriste, le nombre de conflits déclarés et le nombre de réfugiés et de déplacés.
À la tête du classement, on retrouve les 5 mêmes pays qu’en 2013. L’Islande conserve ainsi son statut de pays le plus pacifique au monde. À l’autre extrémité du classement, la Syrie remplace l’Afghanistan comme pays le moins pacifique du monde.
Par ailleurs, l’Europe reste la région la plus pacifique au monde, tandis que l’Asie du Sud est la région la moins pacifique. La région Moyen-Orient et Afrique du Nord continue d’attirer l’attention, puisque de nombreux conflits résultant du printemps arabe continuent à s’intensifier. En particulier, d’importantes dégradations de la paix ont été constatées en Égypte.
Or, cette dégradation de la paix dans le monde a un coût économique. L’impact économique induit par l’endiguement et la prise en charge des conséquences de la violence mondiale est estimé à 9,8 billions de dollars. Ce chiffre représente 11,3% du PIB mondial, soit 2 fois le PIB du continent africain !
Steve Killela, président de l’IPE, appelle donc à une réaction globale, afin d’inverser la tendance. « Étant donné la dégradation du contexte mondial, nous ne pouvons pas adopter une attitude complaisante par rapport aux fondements institutionnels de la paix : les résultats de notre recherche prouvent que la paix ne peut s’épanouir en dehors de solides fondations, » écrit-il sur le site de l’IPE. « Ceci doit sonner comme un avertissement auprès des gouvernements, des agences pour le développement, des investisseurs ainsi que la communauté internationale tout entière et rappeler que la construction de la paix est la condition préalable à tout développement économique et social ».