Irak. L’armée lance une contre-offensive pour contenir la progression des combattants islamistes

Redaction

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Alors que les combattants de l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL) n’avaient jusqu’à présent rencontré que très peu de résistance et conquis une large partie nord de l’Irak, il semble que l’armée irakienne soit désormais en mesure de contenir leur progression. De son côté, la communauté internationale a pris les premières mesures pour assurer que l’offensive des djihadistes ne s’étendrait pas jusqu’à Bagdad.

Contre-offensive de l’armée irakienne

Après six jours d’une offensive éclair des djihadistes de l’EIIL , il semble que l’armée irakienne commence à regagner du terrain. Hier, samedi 14 juin, l’armée a lancé une contre-offensive, qui s’est soldée par la reconquête de plusieurs villes dans la province de Salaheddine. L’armée prépare également la reprise des villes du nord du pays actuellement contrôlées par les djihadistes.

Lors d’une conférence de presse, le porte-parole chargé de la sécurité, Qassem Atta, a affirmé que 279 terroristes avaient été tués depuis le début de la contre-offensive.

Cette contre-offensive de l’armée a été appuyée par de nombreux civils irakiens, qui ont pris les armes pour combattre l’EIIL, répondant ainsi à l’appel lancé mercredi 11 juin par le Premier Ministre Nouri al-Maliki. Le grand Ayatollah Ali Sistani, le plus influent dignitaire chiite d’Irak, avait lui aussi appelé les Irakiens à prendre les armes pour stopper les djihadistes.

Pour le moment, la capitale, Bagdad, n’est donc pas directement menacée par l’offensive des islamistes. Mais les belligérants se préparent à la bataille, tandis que les civils ont déserté les rues de la ville et fermé leurs magasins. Au jour d’aujourd’hui, Bagdad est donc une ville fantôme.

La communauté internationale, prête à agir ?

Mercredi dernier [11 juin], une réunion d’urgence du Conseil de Sécurité de l’ONU s’est tenue à Washington. Mais cette réunion n’a fait que souligner l’impression des Nations Unies face à la crise. Les envoyés ont constaté la gravité de la situation et ont appelé le gouvernement chiite et les populations sunnites au dialogue, mais aucune décision concrète n’a été prise.

La réponse de la communauté internationale se fera donc sans l’ONU. Samedi, l’Iran a déclaré ne pas exclure une coopération avec les États-Unis pour contrer la progression de l’EIIL. « Si nous voyons que les Etats-Unis agissent contre les groupes terroristes, alors on peut penser à une coopération, » a déclaré le président iranien, Hassan Rohani. Mais l’Iran semble s’être rétracté. Ce dimanche, la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Marzieh Afkham, a affirmé à l’agence ISNA que l’Irak « a la capacité et la préparation nécessaires pour lutter contre le terrorisme et l’extrémisme », ajoutant que « toute action qui compliquerait la situation en Irak n’est pas dans l’intérêt de ce pays et de la région ».

De leur côté, les États-Unis semblent décidés à intervenir. Samedi, le secrétaire américain à la Défense, Chuck Hagel, a ordonné l’envoi d’un porte-avions et de deux navires lance-missiles américains dans le golfe persique. Selon John Kirby, porte-parole du Pentagone, ce déploiement a pour but de « permettre de disposer de plus de flexibilité si une opération militaire devait être déclenchée pour protéger des vies américaines, des citoyens ou des intérêts américains en Irak ». Les États-Unis ont également annoncé le débloquement de 8 milliards de dollars pour venir en aide aux Irakiens qui fuient les combats et les exactions des djihadistes, ainsi que l’envoi d’une équipe diplomatique à Bagdad et des livraisons d’armes accélérées.

Mais Barack Obama, prudent, a prévenu : « Toute action que nous [les États-Unis] pourrons prendre pour aider les forces de sécurité irakiennes devra être compensée par un effort sérieux et sincère des dirigeants pour mettre de côté les différends sectaires, promouvoir la stabilité et tenir compte des intérêts de toutes les communautés irakiennes ». La contribution américaine devra donc trouver un écho dans les décisions du Premier Ministre al-Maliki, vivement contesté pour sa politique répressive envers les populations sunnites. Obama a également exclu toute intervention terrestre des États-Unis en Irak.

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